Jumping : la Suède championne olympique, la Belgique en bronze !

Après avoir dominé presque toutes les épreuves de saut d’obstacles, la Suède a été couronnée championne olympique par équipe ce samedi à Tokyo. Elle s’est imposée à l’issue d’un barrage très relevé face aux Etats-Unis, finalement deuxièmes. Quant à la Belgique, elle a réussi son rendez-vous avec l’histoire en décrochant une médaille de bronze très attendue !

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Le podium par équipe (© FEI/Kai Försterling)

La finale par équipe des Jeux olympiques de saut d’obstacles rassemblait les 10 meilleures nations ce samedi à Tokyo. L’épreuve qualificative de vendredi avait déjà permis de sonder les forces en présence mais rien n’était joué car, comme le veut le nouveau règlement, tous les scores étaient remis à zéro pour la finale et les points de tous les cavaliers de chaque équipe étaient pris en compte pour le résultat final.

Ces éléments ainsi que d’autres particularités du nouveau format olympique (compétition individuelle disputée avant celle par équipe, trois au lieu de quatre cavaliers par nation, …) ont suscité beaucoup de critiques dans le monde équestre. Néanmoins, cela n’a pas empêché cette finale par équipe de livrer du suspense et du sport de très haut niveau !

Il y a également eu des surprises ce samedi, comme la dernière place de la Grande-Bretagne, dont le dernier cavalier Ben Maher (Explosion W) a préféré ne pas partir en raison des nombreuses fautes accumulées par ses coéquipiers. L’Allemagne, qui avait terminé en bronze à Rio et s’était classée deuxième de la qualification, a elle aussi jeté l’éponge après avoir perdu toute chance de médaille.

Simon Delestre (© FEI/Christophe Tanière)

La France, qui avait jusqu’à présent manqué de succès à Tokyo, a quant à elle surpris en prenant la tête de cette finale par équipe après les passages de Simon Delestre (Berlux Z) et Mathieu Billot (Quel Filou 13). La voie semblait toute tracée pour le pays champion olympique à Rio et Pénélope Leprévost (Vancouver de Lanlore), dernière cavalière à s’élancer, pouvait même se permettre quelques points de pénalité pour assurer la victoire ou une médaille. Hélas, son élimination suite à deux refus a relégué la France à la huitième place finale.

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Le podium s’est donc joué entre les trois nations qui affichaient 4 pénalités après le passage de deux de leurs cavaliers : la Belgique, la Suède et les Etats-Unis. Après les parcours à 4 et 0 points de Pieter Devos (Claire Z), Jérôme Guéry (Quel Homme de Hus), Grégory Wathelet (Nevados S) a effectué un tour à 8 points mais, grâce à l’élimination de Pénélope Leprévost, cela fut suffisant pour permettre à la Belgique d’enfin renouer avec un podium olympique ! Cela n’était plus arrivé depuis Montréal en 1976, lorsque François Mathy avait décroché le bronze en individuel ainsi qu’avec l’équipe.

Lors des 45 dernières années, la Belgique a souvent eu d’excellents chevaux et cavaliers à aligner aux Jeux olympiques, mais elle n’avait pas toujours réussi à se qualifier par équipe ou n’avait jamais réussi à concrétiser sur place. Cette fois, l’équipe belge (championne d’Europe en titre) partait ouvertement avec des ambitions de médaille et elle a réussi à concrétiser !

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L’équipe belge médaillée de bronze (© FEI/Kai Försterling)

« Nous la tenons cette médaille derrière laquelle la Belgique court depuis si longtemps. Comme à Rotterdam, un super travail d’équipe. Que du bonheur!”, écrivait Jérôme Guéry sur Facebook avant de remercier ses coéquipiers, les personnes liées à l’équipe belge et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette médaille.

On notera aussi que pour leurs deuxièmes olympiades, Grégory Wathelet et Jérôme Guéry ont chacun signé leur meilleur résultat dans la compétition individuelle en terminant respectivement neuvième et quatorzième.

Bataille serrée entre la Suède et les Etats-Unis

Si la médaille de bronze a rapidement été assurée pour la Belgique, il a fallu un barrage pour savoir qui de la Suède ou des Etats-Unis décrocherait l’or olympique à Tokyo. Les deux nations figuraient en effet ex-aequo en tête avec 8 points après le passage de leurs trois cavaliers.

La compétition est restée aussi serrée durant le barrage, où tous les cavaliers suédois et américains ont de nouveau exécuté un sans-faute et ont joué le chronomètre ! Toute la pression reposait donc sur Peder Fredricson, tout dernier cavalier à s’élancer. Celui-ci devait non seulement assurer le sans-faute mais aussi signer un bon chronomètre avec All-In pour offrir la victoire à son pays. Après avoir terminé en argent en individuel, le couple n’a cette fois pas laissé passer sa chance ! Peder Fredricson, Malin Baryard-Johnsson (Indiana) et Henrik von Eckermann (King Edward) ont ainsi pris l’or devant les Etats-Unis.

L’équipe suédoise (© FEI/Christophe Taniére)

Cette victoire suédoise était elle aussi historique, puisque si le pays avait déjà décroché trois titres collectifs aux Jeux, le dernier datait de 1924. Même si les scores ont plusieurs fois été remis à zéro, on peut dire que la Suède a véritablement dominé les épreuves de saut d’obstacles à Tokyo, signant de nombreux sans-faute et montrant beaucoup d’aisance alors qu’elle n’a utilisé que trois cavaliers – contre quatre pour beaucoup d’autres nations.

« Oui, c’est un rêve devenu réalité – gagner une médaille d’or olympique, je pense que c’est le rêve de tout athlète à coup sûr ! », déclarait Malin Baryard-Johnsson. « Nous avons été si bien préparés à tout dans ce championnat, nous n’avons rien raté, nous avons une équipe derrière nous qui est incroyable. La façon dont nous avons tous monté montre à quel point nous sommes confiants et comment ils nous ont tous permis de nous concentrer totalement sur ce qu’il faut faire là-bas, en piste. Nous savions qu’un barrage était très probable car il n’y avait qu’une seule manche et nous savions que nous ne voulions pas la médaille d’argent cette fois ! »

Les Etats-Unis repartent avec l’argent, exactement comme en 2016 à Rio. L’équipe était cette fois composée de Laura Kraut (Baloutinue), Jessica Springsteen (Don Juan vd Donkhoeve) et McLain Ward (Contagious).

« C’était génial d’être dans la bataille ! », confiait McLain Ward avec un grand sourire. « La victoire de la Suède n’était pas inattendue ici, mais ils l’ont portée à un autre niveau, nous aurions dû avoir une journée incroyable pour les battre. Je pense que nous les avons poussés jusqu’à la limite, et en compétition, quand vous les poussez jusqu’à cette limite et qu’ils gagnent toujours, vous devez être fier du combat ! »

Steve Guerdat (© FEI/Arnd Bronkhorst)

Après leur raté en individuel et leur cinquième place à l’issue de la qualification par équipe, on peut dire que les Américains ont su redresser la barre lors de cette finale !

Il en va de même pour les Pays-Bas, qui terminent finalement quatrièmes grâce à l’entrée en piste de Harrie Smolders (Bingo du Parc), auteur d’un sans-faute ce samedi. Le Top 5 était complété par la Suisse, qui n’a jamais vraiment été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’elle lors de ces Jeux olympiques. Le champion olympique 2012 Steve Guerdat (Venard de Cerisy) et le champion d’Europe en titre Martin Fuchs (Clooney) ont en effet manqué de réussite, tant en individuel qu’avec leur équipe.

Le classement final par équipes

Retrouvez ici les résultats complets de la finale par équipe à Tokyo.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !