Haras de l’Aube : où naissent de belles histoires
Le Haras de l’Aube est un petit havre de paix situé dans la campagne nivelloise. C’est là que Riikka Koljonen, cavalière finlandaise de dressage, a décidé de poser ses valises et de créer son écurie il y a une vingtaine d’années. Passionnée par le monde équestre dans son ensemble, elle combine désormais élevage, coaching, pensions et travail des chevaux. Sa fille Lisa Arcq a aussi rejoint l’aventure depuis quelques années et l’épaule tout en sortant en compétition. Cheval-in vous invite à découvrir cette écurie familiale où naissent de belles histoires !
Espagne, Allemagne, Hong-Kong, Arabie Saoudite… La cavalière de dressage Riikka Koljonen a vécu et voyagé un peu partout dans le monde, mais c’est en Belgique que cette Finlandaise d’origine s’est finalement installée il y a une vingtaine d’années. « A la base je devais seulement y rester deux semaines pour aider quelqu’un avec un cheval, et finalement cela fait 24 ans que je suis en Belgique », confie-t-elle avec humour. Si Riikka Koljonen n’a jamais quitté le pays, c’est parce qu’elle y a trouvé l’amour en la personne de Christophe Arcq, qui est devenu son mari.
Le couple partage la même passion pour les chevaux mais Christophe Arcq, ancien cavalier d’obstacles, a conservé son activité de coiffeur, tandis que Riikka Koljonen se consacre uniquement aux activités équestres. Lors de ses premières années en Belgique, la cavalière de dressage louait des écuries. Puis, lorsqu’elle est tombée enceinte de sa fille aînée Lisa au début des années 2000, le couple a acheté une ferme en ruine dans la campagne nivelloise.
Au fur et à mesure des années, Riikka Koljonen et Christophe Arcq ont transformé les lieux pour y aménager leur habitation et leurs écuries : le Haras de l’Aube. Aujourd’hui, les installations rassemblent plusieurs dizaines de boxes, un manège couvert, une piste extérieure ou encore un rond de longe et un marcheur.
La présence de nombreux prés et paddocks permet aux chevaux de sortir un maximum à l’extérieur, ce qui est important aux yeux de Riikka Koljonen : « Cela fait partie des besoins de base des chevaux, et je constate que c’est bénéfique pour leur santé comme lors du travail. » La cavalière a aussi introduit dans ses paddocks des troncs d’arbre, une pratique peu habituelle en Belgique mais fréquente en Finlande. « Les chevaux aiment les ronger et jouer avec. Dans les plus petits paddocks, cela permet de les occuper tout en limitant les bagarres entre voisins. »
Le Haras de l’Aube héberge une petite ménagerie dont la célèbre chèvre Bell, mais les chevaux y sont bien sûr majoritaires ! Les infrastructures sont prévues pour une soixantaine d’équidés, parmi lesquels on retrouve des chevaux de propriétaires et la vingtaine d’équidés de sport et d’élevage appartenant à Riikka Koljonen. Au début de sa carrière équestre, la cavalière de dressage était surtout centrée sur la compétition et a d’ailleurs remporté un titre de championne de Finlande. Elle a également participé à plusieurs championnats du monde des jeunes chevaux et s’est classée de nombreuses fois au niveau St Georges.
Depuis quelques années, Riikka Koljonen a un peu mis de côté la compétition pour se concentrer davantage sur le travail à l’écurie, où elle combine élevage, enseignement et travail des chevaux – les siens ou ceux de propriétaires. Les pensionnaires du Haras de l’Aube peuvent en effet bénéficier s’ils le souhaitent d’un accompagnement complet comprenant les sorties et l’entrainement de leur cheval, ainsi que des cours. Pour Riikka Koljonen, ces services sont une façon de transmettre et partager son savoir, mais aussi de faire naître de belles aventures. « Il y a parfois des personnes qui achètent des chevaux de notre élevage puis les laissent au travail chez nous, et c’est particulièrement agréable de pouvoir les accompagner dans leur évolution. »
La Finlandaise aime également encadrer des cavaliers de différentes disciplines, y compris le saut d’obstacles et le complet. En ce moment, elle coache aussi César Denis, un élève qui vise les Jeux paralympiques : « J’adore cela car ça m’apprend à travailler différemment. C’est aussi une belle histoire de continuité par rapport à Tarja Huttunen, une juge olympique de para-dressage qui était mon mentor et ma deuxième maman, et qui est désormais décédée. »
Sa passion et son expérience équestres, Riikka Koljonen les partage non seulement avec son époux et ses élèves, mais aussi avec sa fille. Lisa Arcq, 19 ans, a grandi au Haras de l’Aube et a toujours voulu travailler avec les chevaux. Elle a déjà suivi un cycle de 3 années d’apprentissage en gestion de manège et terminera bientôt une formation de chef d’entreprise.
En attendant, cela fait déjà 5 ans que Lisa collabore avec sa maman au Haras de l’Aube, notamment pour travailler les chevaux de propriétaires. La jeune fille sort aussi en compétition avec ses propres montures ou d’autres qui lui sont confiées. « J’ai commencé les concours à l’âge de 7 ans », confie-t-elle. « Comme papa était cavalier d’obstacles et maman montait en dressage, j’ai essayé les deux disciplines mais j’ai préféré rester dans le dressage. J’aime vraiment les compétitions et en ce moment je peux compter sur des chevaux professeurs, mais aussi des plus jeunes à qui je fais prendre de l’expérience.»
L’an dernier, Lisa Arcq a terminé troisième du championnat de Belgique juniors et, à présent, elle tourne dans les épreuves Young riders avec Quantum of Solace. En parallèle, Lisa Arcq se prépare déjà aux compétitions U25 avec Sereno. La jeune cavalière monte également quelques jeunes chevaux de propriétaires comme Vasilij et Shadowfax de Winghe, ou encore des produits de l’élevage dont Million Dollar de l’Aube et Magnum Opus de l’Aube.
L’élevage de l’Aube créé par Riikka Koljonen et Christophe Arcq compte aujourd’hui 5 poulinières et autant de poulains maximum chaque année. Les juments sont sélectionnées sur base de leur santé, leurs performances et aptitudes sportives ou encore leur caractère. « Elles peuvent avoir une personnalité forte mais je tiens à ce qu’elles soient bien dans leur tête », souligne Riikka Koljonen. « On rêve tous en tant qu’éleveurs d’avoir un jour un cheval aux Jeux olympiques, mais beaucoup de produits sont vendus à des amateurs donc ils ne doivent pas être trop compliqués. »
Aujourd’hui, plusieurs produits de l’élevage ont été vendus à l’étranger et tournent en compétition à différents niveaux. Des poneys comme Boogie de l’Aube ont par exemple atteint les championnats d’Europe en dressage. Le Haras de l’Aube a aussi fait naître quelques chevaux d’obstacles mais depuis plusieurs années, il se concentre uniquement sur le dressage. « J’ai failli arrêter d’élever à plusieurs reprises car il y a beaucoup de hauts et de bas, mais je n’arrive pas à abandonner car j’aime trop ça ! », confie Riikka Koljonen. « J’adore voir évoluer les poulains et suivre ce qu’ils deviennent. On a beaucoup de retours positifs des propriétaires de nos produits, qu’ils soient amateurs ou compétiteurs, et cela me rend heureuse de voir que ces chevaux ont une belle vie et apportent du plaisir à leurs cavaliers. Je m’estime chanceuse ! »
La Finlandaise a toujours été attirée par l’élevage car selon elle, « cela permet d’avoir une vision globale de l’équitation et de garder les pieds sur terre. En élevant, on voit en effet où tout commence, et pas seulement la finalité comme le sport ou la compétition ». Ces dernières années, Riikka Koljonen a fait le choix de réduire ses effectifs pour garder ses poulains plus longtemps et gérer leur mise au travail. Elle effectue notamment les débourrages et est aidée par sa fille pour l’entrainement et les sorties en compétition.
En plus des chevaux qui sont déjà sous la selle de Lisa, l’éleveuse a prévu de garder quelques poulains prometteurs comme Néo de l’Aube, un fils de First Step Valentin âgé de 2,5 ans, ou encore Promesse de l’Aube, une pouliche de l’année par Secret. Parmi eux figure peut-être le cheval qui permettra à Lisa Arcq d’accomplir ses rêves équestres et de briller au plus haut niveau en dressage ! « Après mes études je vais sans doute partir un peu à l’étranger pour prendre de l’expérience qui me sera utile à la maison», explique la jeune fille. « Je veux vraiment aller le plus loin possible en compétition et je travaille beaucoup pour cela. Mon but serait de participer aux Jeux olympiques au moins une fois dans ma vie.» Lisa Arcq réalisera peut-être ce rêve avec un cheval né au Haras de l’Aube, ce qui rendrait l’histoire encore plus belle !