Clara Darmstaedter, la relève de l’endurance belge

Le nom de Clara Darmstaedter ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant elle fait partie des meilleurs jeunes cavaliers belges et internationaux d’endurance ! La cavalière figure en effet régulièrement dans le Top 3 ou 5 mondial de sa discipline et a déjà quelques belles victoires internationales à son actif. Clara Darmstaedter s’alignera aussi bientôt au championnat d’Europe où elle a toutes les chances de performer. Rencontre avec cette jeune cavalière particulièrement passionnée et déterminée :

Clara Darmstaedter
Clara Darmstaedter (© Christophe Bortels)

Lorsque Clara Darmstaedter n’est pas à l’école, vous avez toutes les chances de la trouver auprès des chevaux. Depuis plusieurs années, l’adolescente de 16 ans passe en effet tout son temps libre à l’écurie d’endurance des Alizés située à deux pas de chez elle, à Lasne. Sans cette proximité, Clara Darmstaedter n’aurait peut-être pas découvert la discipline car, comme beaucoup d’autres cavaliers, elle a appris à monter en poney club et pratiquait essentiellement le travail sur le plat et l’obstacle. L’endurance lui était pour ainsi dire inconnue jusqu’au jour où elle a croisé Karin Boulanger et Pierre Arnould, deux figures incontournables de la discipline en Belgique. « Je les ai vus à cheval alors qu’ils revenaient de la Forêt de Soignes, et Pierre m’a directement proposé de venir monter », raconte Clara Darmstaedter. 

Clara Darmstaedter
© Christophe Bortels

Depuis de longues années, Karin Boulanger (cavalière) et Pierre Arnould (ancien cavalier, entraîneur et coach) prennent en effet sous leurs ailes de jeunes cavaliers qu’ils forment et emmènent au plus haut niveau, comme par exemple Louna Schuiten qui est devenue professionnelle. Cette rencontre fortuite avec Clara Darmstaedter a débouché sur un partenariat qui dure depuis maintenant cinq ans, et qui a fait naître une vraie passion chez la jeune cavalière. « J’adore l’équitation et plus particulièrement l’endurance car elle permet de passer beaucoup de temps à cheval », confie-t-elle. « C’est aussi une discipline grâce à laquelle on crée une belle relation avec le cheval, et c’est tout simplement une chose incroyable pour le cavalier comme pour sa monture de boucler une course. Karin et Pierre m’ont vraiment donné le goût de l’endurance car ils m’ont permis d’évoluer directement dans un contexte de compétition et de haut niveau. »

Karin Boulanger (en tête à droite) avec Clara Daermstaedter (juste derrière) en 2019. (© Christophe Bortels)

Arrivée dans l’équipe des Alizés vers 10 ans, Clara Darmstaedter a participé à ses premières courses nationales à l’âge de 12 ans et s’est qualifiée pour ses premiers internationaux à 14 ans. Elle bénéficie depuis le début de l’expérience et de l’aide de Karin Boulanger et Pierre Arnould, lesquels lui confient également plusieurs chevaux de leur écurie. La jeune cavalière peut notamment compter sur Tawfiq du Courtisot qui est âgé de 15 ans et a notamment participé aux championnats d’Europe et du monde en 2017 et 2018 avec Karin Boulanger. « Karin ne souhaitait plus le faire courir dans les courses seniors parce que les chevaux doivent porter un poids minimal de 75 kilos et cela devenait compliqué pour Tawfiq », explique Clara Darmstaedter. « Elle me l’a donc confié car dans les épreuves juniors et young riders, ce poids minimal n’est que de 60 kilos. J’ai beaucoup de chance de pouvoir profiter de l’expérience de Tawfiq, il sait quoi faire et cela m’a vraiment aidée lors de mes premières courses. »

Clara Darmstaedter
© Christophe Bortels

Le couple a en effet terminé deuxième de sa première CEI 1* sur 100 km en 2020 à Buch. Depuis lors, Clara et Tawfiq ont aussi décroché plusieurs tops 10 sur 120 km et une deuxième place au championnat d’Espagne à Vic (CEIYJ 2*) cette année. La jeune cavalière monte également deux autres chevaux issus de l’élevage français du Courtisot appartenant à Brigitte et Jean-Pierre Branly : Tabal et Dhayah. Cette année, elle a remporté une victoire internationale sur 120 km en Allemagne avec cette dernière, et sur 100 km en Pologne avec Tabal. « J’avais déjà remporté cette course à Kliczkow avec lui en 2021, c’était ma toute première victoire ! On a en quelque sorte appris tous les deux en même temps et c’était une super expérience. Je ne pourrais pas vivre sans Tabal ni Tawfiq, qui est clairement mon préféré. Je m’entends extrêmement bien avec lui, j’adore le monter et on s’amuse beaucoup ensemble ! »

Clara Darmstaedter et Tawfiq du Courtisot (© Christophe Bortels)

La relation qu’entretient Clara Darmstaedter avec ses chevaux contribue à sa réussite, mais c’est loin d’être le seul ingrédient. La jeune cavalière est en effet bien entourée, consacre de longues heures à l’entrainement et aux soins des chevaux, et adore la compétition. « Je ne pourrais pas me passer de monter, mais ce ne serait pas la même chose sans compétition », admet-elle. « C’est vraiment ça qui me motive et chaque course est un bon moment. Je n’ai jamais de stress au départ des compétitions car on s’est bien préparé et je sais désormais comment gérer, donc je peux en profiter à fond. »

Même les grandes échéances n’ébranlent pas le calme et la confiance de la jeune cavalière d’endurance. L’an dernier, elle a participé à son premier championnat du monde des jeunes cavaliers avec Tabal du Courtisot à Ermelo et sa participation a été récompensée d’une médaille de bronze avec l’équipe belge et d’une 11e place individuelle.

Clara Darmstaedter
La jeune cavalière sera présente au prochain championnat d’Europe (© Christophe Bortels)

A présent, Clara Darmstaedter a le regard tourné vers le championnat d’Europe des jeunes qui se déroulera du 27 septembre au 2 octobre à Vic, sur le terrain où elle a décroché une 2e place en course internationale cette année. « Tabal sera du voyage mais Tawfiq sera mon premier choix et il est très bien entraîné donc on va essayer de tout donner et de viser haut », précise la cavalière pour qui un podium semble parfaitement accessible.

Clara Darmstaedter a aussi des projets sportifs à plus longue échéance et sait parfaitement la direction qu’elle veut prendre. « Les études, ça ne me correspond pas donc quand j’aurai fini l’école, je souhaiterais partir me former dans différentes écuries professionnelles à l’étranger. Je veux vraiment faire de l’endurance mon métier et mon rêve serait de construire mon écurie en Espagne, en Catalogne. »

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !