L’aventure continue pour Gilliane Senn et son mustang !

Engagée dans le programme « Mustang Makeover Germany », l’artiste équestre Gilliane Senn a décidé de prolonger l’aventure. Elle a en effet réussi à rassembler les fonds nécessaires pour racheter son protégé Smaran, dont elle est devenue inséparable. Le mustang restera donc aux côtés de l’artiste chez qui il avait entamé sa nouvelle vie il y a déjà quelques mois. Retour sur cette belle aventure qui ne fait que débuter !

gilliane senn

Il y a quelques semaines, nous étions allés à la rencontre de Gilliane Senn, artiste équestre qui participait pour la première fois au « Mustang Makeover Germany », un programme de protection des mustangs. Elle avait alors 4 mois pour dresser le cheval qui lui avait été attribué, un pie de 4 ans qu’elle a baptisé Smaran. Objectif : le présenter à la fin du mois d’août à Aix-la-Chapelle, lors d’un événement de deux jours mêlant compétitions, spectacles et vente aux enchères publique.

L’histoire devait normalement s’arrêter à ce moment – celui où Smaran serait présenté aux enchères et trouverait sa nouvelle famille. Lorsque nous l’avions interrogée à l’époque, Gilliane Senn n’estimait en effet pas raisonnable de garder son protégé. Mais, à force de passer du temps avec Smaran, l’attachement a pris le dessus… « Au début je m’étais résignée à me dire que c’était un cheval à vendre, j’essayais d’être forte et objective en me disant que j’avais d’autres chevaux, etc », confie l’artiste. « Mais au fil du temps, j’en suis venue à pleurer lors de chaque séance avec lui car j’avais l’impression que je le trahirais en le vendant. C’est mon premier mustang, donc je ressentais aussi une certaine fierté par rapport au travail effectué avec lui. Plus l’échéance de la vente approchait, plus il me semblait impossible de m’en séparer. »

gilliane senn
© Zoé Humbert

Encouragée par son entourage, Gilliane Senn a alors mis en place une cagnotte grâce à laquelle elle a récolté près de 10.000 euros. Elle a aussi reçu environ 4.000 euros supplémentaires en dons privés, ce qui lui a permis de se rapprocher de la somme de 19.000 euros à laquelle Smaran a finalement été adjugé à Aix-la-Chapelle. L’artiste a complété elle-même la somme manquante, notamment avec les primes reçues grâce à ses résultats lors des épreuves de compétition qui précédaient la vente.

Gilliane Senn et Smaran ont en effet terminé troisièmes du classement général après les différents défis qu’ils ont accomplis. Mais plus que des performances, l’artiste en retient surtout des émotions : « C’était un week-end très intense, lors duquel j’ai vécu des émotions de dingue. Smaran s’est comporté comme un grand cheval. Il est resté calme et avec moi, il m’a tout donné. »

Maintenant qu’il appartient officiellement à Gilliane Senn, le mustang va petit à petit intégrer son spectacle en liberté avec d’autres jeunes chevaux. L’artiste a aussi créé des liens avec d’autres participants de la Mustang Makeover Germany et cela a fait naître plusieurs projets. Elle se rendra bientôt chez l’un d’eux en Pologne pour un clinic et envisage de mettre sur pied des « réunions mustangs » avec Ludovic Fournet, un participant français qui a lui aussi racheté son mustang.

Alors que l’aventure se termine à peine, Gilliane Senn évoque déjà la possibilité de participer à nouveau au programme Mustang Makeover. « J’aimerais le faire en trouvant à l’avance un acheteur pour le cheval, comme ça je saurais où il partirait. C’est vraiment incroyable de travailler avec les mustangs car ils ont des qualités dont beaucoup de gens rêveraient. La vie sauvage les a en effet poussés à utiliser leur énergie intelligemment pour survivre. Lorsqu’ils réagissent, ils bougent vite et fort sur de courtes durées. Mais lorsqu’ils nous ont donné leur confiance et se sentent en sécurité avec nous, presque rien ne peut les perturber. »

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !