Les cavaliers belges accueillis en héros à leur retour de Tokyo !

Les cavaliers belges médaillés de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo étaient de retour en Belgique ce lundi. Pour fêter leur arrivée, la FRBSE avait prévu une réception à laquelle de nombreuses figures du monde équestre belge ont pris part. Retrouvailles, joie et émotion étaient évidemment au programme !

cavaliers belges
© Christophe Bortels

Il était un peu plus de 16h30 à l’aéroport de Bruxelles-National lorsque les portes de l’ascenseur devant l’hôtel Sheraton se sont ouvertes sur les cavaliers belges médaillés de bronze à Tokyo. A peine ont-ils pointé le bout de leur nez que le comité d’accueil présent leur a fait une longue ovation.

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Mais ce n’était qu’un petit aperçu de ce qui les attendait à l’intérieur de l’hôtel ! La FRBSE, la LEWB et Paardensport Vlaanderen avaient en effet convié un nombre important de membres et figures du monde équestre pour fêter la médaille historique décrochée par les cavaliers de jumping. Ceux-ci étaient attendus par un public venu en nombre et franchement pas avare en applaudissements et félicitations !

© Christophe Bortels

Après cet accueil triomphal, le Président de la FRBSE Stephan Detry a pris la parole pour féliciter Niels Bruynseels, Pieter Devos, Jérôme Guéry et Grégory Wathelet mais aussi leurs chevaux et l’ensemble des personnes qui ont contribué à cette performance. Le ministre flamand des sports Ben Weyts s’est aussi exprimé, tout comme les cavaliers belges qui ont livré quelques mots et surtout des remerciements au public présent.

Passage de relais

Comme l’ont laissé entendre les différents discours, cet accueil réservé aux cavaliers de retour de Tokyo était plus globalement une occasion de célébrer les sports équestres belges et le travail accompli par toute la filière pour aboutir aux performances actuelles.

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Les médaillés de Tokyo avec ceux de 1976 ainsi que Herman de Croo et Ben Weyts (© Christophe Bortels)

Le passé a été souligné grâce à la présence de François Mathy, Edgard-Henri Cuepper, Stanny Van Paesschen et la famille du défunt Eric Wauters, quatuor qui composait la précédente équipe belge médaillée aux Jeux olympiques en 1976.

La jeune génération était elle aussi à l’honneur ce lundi à Zaventem, puisque les équipes sacrées championnes d’Europe à Vilamoura avaient été conviées et ont été félicitées à plusieurs reprises.

« L’objectif était vraiment l’équipe »

Les héros du jour restaient cependant les quatre cavaliers de retour de Tokyo qui, malgré la fatigue et le décalage horaire, étaient ravis de découvrir un tel comité d’accueil et d’échanger sur leur expérience olympique. Voici les témoignages du trio qui a participé à l’épreuve par équipe.

Jérôme Guéry :

« Quand je suis revenu de Rio, j’avais l’objectif d’aller à Tokyo et je voulais qu’on y aille en équipe. J’ai tout mis en place pour ça et quand j’ai eu la chance de rencontrer Quel Homme, je me suis dit que c’était le cheval avec qui j’avais envie d’y aller. J’ai mis en place un programme pour ça l’année avant, j’ai ciblé les concours pour que mon cheval arrive en forme.

Jérôme Guéry (© Christophe Bortels)

J’allais à Tokyo avec des objectifs totalement différents de Rio : je voulais un Top 10 en individuel et une médaille par équipe. Sans mon erreur sur le dernier obstacle de la finale individuelle, j’aurais été 7e avec un point de temps. Je suis 14e, ce n’est pas une contre-performance donc je suis très content, surtout de mon cheval. Il y avait énormément d’attente – y compris de ma part -, ce qui m’a sans doute poussé à cette erreur dans l’individuel mais objectivement ma place n’était pas sur le podium en individuel. L’objectif était vraiment l’équipe et finir sur un sans-faute dans la finale, c’était super. Depuis le début on s’était concentré sur ça et ça a payé. »

Pieter Devos, à propos du fait qu’il était réserviste mais est finalement parti à Tokyo et entré en piste pour l’épreuve par équipe :

« Au moment des sélections, je savais que mon cheval n’était pas forcément 100% en forme mais j’avais un plan dans ma tête que j’ai débuté en janvier et je savais que mon cheval pouvait encore arriver en bonne forme au moment de Tokyo. Bien sûr, j’ai été déçu de ne pas faire partie de la première sélection mais j’ai quand même continué mon plan au cas où. Je n’ai pas trop fait de bruit, j’ai travaillé et j’ai cru en mon cheval jusqu’à la fin. A Valkenswaard deux semaines après la sélection on était deuxièmes du Grand Prix 5* avec Claire et à ce moment j’ai senti qu’on était prêts s’il fallait intervenir. C’est ça qui a fait que j’ai pu faire une bonne prestation pour la médaille.
C’étaient mes premiers Jeux olympiques et c’est phénoménal, on a le sentiment d’avoir toute une nation derrière soi. On a vraiment réalisé quelque chose d’historique en équipe, tout le monde a fait ce qu’il fallait et c’est spectaculaire. »

Pieter Devos (© Christophe Bortels)

Grégory Wathelet, à propos de cette médaille qui s’ajoute à celles individuelles et collectives déjà décrochée en championnats d’Europe :

« On avait envie de faire quelque chose, on savait qu’on avait une équipe capable et on a vu que même avec des remplaçants, ça a fonctionné. C’est ça la force de la Belgique aujourd’hui : on n’est pas que 3 cavaliers, on est bien plus. La situation confortable qu’on connaît aujourd’hui est la continuité de ce qui se passe plus bas. On l’a vu par exemple avec la jeune génération qui est impressionnante. Ce qui s’est passé à Vilamoura (ndlr : trois titres européens pour les équipes belges en championnats d’Europe), c’est historique !
C’est aussi ce qui fait que nous, les plus anciens, on doit avancer. Les grandes nations équestres restent fortes en ayant toujours quelque chose qui arrive derrière, et pas en se reposant sur leurs acquis.»

Interrogé sur ses ambitions après un palmarès déjà étoffé, Grégory Wathelet poursuit :

« Ca fait 25 ans que je fais ça, 15 ans que je suis dans le top 50. C’est dur, exigeant, je travaille beaucoup pour ça. Depuis le Covid je suis moins acharné, et ça ne va pas changer puisque je viens d’être papa. Je n’ai plus d’obsession de ranking ou autre par exemple. Mais ça ne veut pas du tout dire que je ne suis plus motivé pour le haut niveau ni les grosses échéances ! Les grands évènements continuent à me motiver, c’est pour ça aussi que les championnats me réussissent. J’essaye chaque fois d’être à 200% et je pense me débrouiller assez bien. »

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Grégory Wathelet (© Christophe Bortels)

Etant donné la proximité avec les Jeux, le cavalier préfère toutefois renoncer aux championnats d’Europe cette année :

« J’ai tout de suite dit que les championnats d’Europe n’étaient pas dans mon planning, je n’ai pas de cheval pour ça. Il y a 10 ans, je me serais peut-être battu pour y aller mais aujourd’hui il y a des chevaux bien plus avancés que les miens donc je préfère être plus patient. Je trouve aussi que c’est l’occasion de donner la chance à d’autres que les 5-6 couples habituels. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé il y a quelques années : c’est en laissant leur chance à des plus jeunes en championnats – avec les dégâts qu’on a connus – qu’on leur a permis de devenir si forts. A un moment donné, il faut prendre cette expérience et il n’y a pas d’autres moyens que de participer à des championnats. »

L’équipe qui représentera la Belgique au championnat d’Europe de Riesenbeck fin août n’est pas encore connue mais elle aura comme défi de reconduire le titre décroché à Rotterdam par équipe en 2019 !

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !