Le Cheval du Vercors de Barraquand, race d’avenir
Passionnée de tourisme équestre, Clémence Durrieu a installé ses activités dans la Drôme (France) en avril 2020. C’est sur les hauteurs du village d’Aouste-sur-Sye, face au massif du Vercors, qu’elle construit pas à pas le « projet d’une vie » sur ses 21 hectares de prairies, de landes et de bois. Elle souhaite notamment y valoriser le Cheval du Vercors de Barraquand, une race encore méconnue dont elle a récemment débuté l’élevage.
Originaire d’Avignon, en Provence, c’est à une centaine de kilomètres plus au Nord, dans la Drôme, que Clémence Durrieu (34 ans) construit ce qu’elle appelle « le projet d’une vie » autour du cheval et du tourisme équestre. Installée durant six ans dans le Vaucluse, au pied du Mont-Ventoux, elle a déposé ses valises début 2020 sur les hauteurs d’Aouste-sur-Sye, dans une région préservée, face au massif du Vercors. « Cela faisait plusieurs années que je cherchais des terres à acheter. Je me suis notamment déplacée en Ardèche mais quand j’ai vu celles-ci, je n’ai pas hésité ! », raconte Clémence.
C’est que l’endroit répondait à tous les critères : un paysage préservé, à l’écart des centres urbains mais relativement proche de la sortie d’autoroute et d’un bassin de population important. « Quand j’ai acheté, il y avait 5 hectares de prairies, 6 hectares de landes et 10 hectares de bois. Tout était à faire. Le démarrage a d’ailleurs été un peu rude mais c’est le projet d’une vie. »
Un curiosité régionale
Forte d’une formation équestre (galop 7 puis ATE) et agricole (BTSA Productions Animales), Clémence se consacre entièrement au développement de son activité à Aouste-sur-Sye. A côté du tourisme (balades, randonnées,…), elle a ajouté l’équithérapie à son offre en septembre 2021. « J’ai suivi par correspondance un cursus de psychologie pour acquérir le titre de psychologue, afin qu’il me permette de mieux développer l’activité d’équithérapie », précise Clémence, également formée en traction animale, qui possède actuellement dix-huit équidés, mûle et poneys compris.
Au sein de sa cavalerie, on retrouve une curiosité régionale, le Cheval du Vercors de Barraquand, un petit cheval à la robe foncée, au pied sûr et à l’histoire parsemée de hauts et de bas. Encore méconnue du grand public, la race – pourtant ancienne – n’a été reconnue par le Ministère de l’Agriculture qu’en juillet 2017. « Je ne connais pas la race depuis longtemps », admet sans détour Clémence, qui a fait l’acquisition de deux poulinières – dont une pleine – juste avant de s’établir à Aouste-sur-Sye.
Quipo et Vega sont issues de l’élevage de Jean-Louis Barraquand, petit-fils de Jules et neveu de Frédéric, deux personnalités déterminantes dans l’histoire de la race. « L’objectif en les achetant était de démarrer un élevage (Ndlr : l’élevage de Corambé) afin de monter, à terme, une cavalerie avec mes propres chevaux. Je souhaitais également participer au développement de la race », poursuit la cavalière qui a rapidement été séduite par les caractéristiques du Cheval du Vercors de Barraquand. « C’est une race locale, donc adaptée au territoire. Ses caractéristiques correspondent parfaitement au modèle dont j’ai besoin : rustique, un peu trapu, le pied sûr, avec un mental plutôt froid et ce côté petit et porteur qui est idéal pour l’équithérapie. »
Trois poulains en 2023 ?
Après Kalya en avril 2020, Clémence a enregistré deux naissances tardives en 2021 : Luz de Corambé (Quipo) et Laska de Corambé (Vega). Deux filles d’Eole des Sautes, un étalon appartenant à François Lejeune, un éleveur installé à Vassieux en Vercors. « Je cherchais un étalon plus épais pour mes juments et je suis contente de mon choix. L’association avec Eole a donné de jolies pouliches, au point que Laska a très rapidement été réservée. Preuve aussi qu’il y a de l’intérêt pour la race. »
Après une pause d’une année (« afin de retrouver une cadence printanière pour le poulinage »), Clémence compte remettre Quipo et Vega à l’étalon, de même que Brownie, une croisée Mérens-demi-trait qui aurait pu être reconnue par le stud-book du Cheval du Vercors de Barraquand si elle n’avait pas eu de tâche blanche au postérieur.
« C’est dommage car elle est plutôt bien dans le type de la race. J’espère que son futur poulain n’aura pas de blanc en dessous des yeux », ajoute l’éleveuse qui croit pleinement en l’avenir et au développement futur de la race. « Il y a beaucoup de dynamisme autour du Cheval du Vercors de Barraquand. Le tourisme équestre fonctionne bien dans la région et il se prête parfaitement à cette activité. Ce n’est toutefois pas son seul débouché. Il peut en effet très bien tourner en compétition d’attelage, en équi-thérapie ou réaliser du petit travail de traction dans les potagers ou les vignes. »
Pour en savoir plus sur l’élevage de Clémence Durrieu, rendez-vous sur www.corambe.com