La rhinopneumonie joue les troubles fête dans le dressage européen

Début mai, le CDI 4* d’Ornago attirait un grand nombre de cavaliers européens en quête de compétition mais aussi de préparation en vue des Jeux olympiques de Tokyo. Un évènement international qui aura finalement été le point de départ de nouvelles contaminations de chevaux à la rhinopneumonie.

Alors que la compétition démarrait le vendredi 7 mai, la Française Morgan Barbançon-Mestre quittait le concours la veille du Grand Prix. Avec ses trois chevaux, Deodoro, Black Pearl et Sir Donnerhall II OLD, son étalon de 15 ans présélectionné pour Tokyo avec l’équipe de France. La raison : la cavalière française recevait un résultat PCR positif à l’EHV-1 sur un de ses chevaux restés dans ses écuries. Avant qu’elle ne quitte définitivement le concours, les organisateurs italiens ont effectué des tests PCR sur les trois chevaux qui étaient déjà arrivés à Ornago. Le vendredi après-midi, ils annonçaient à Morgan que le test de l’un de ses trois chevaux était positif à l’EHV-1.

Les autres concurrents engagés en Italie n’ont appris cette information que le samedi matin. C’est alors qu’une grande majorité des cavaliers français décidait de quitter Ornago. Afin d’isoler et de faire tester leurs chevaux le plus rapidement possible. La FEI précisait que les trois chevaux de Morgan Barbançon-Mestre ont été bloqués dans les fichiers de la fédération internationale. Depuis son retour dans ses écuries le 6 mai, la cavalière française a effectué plusieurs tests sur ses trois chevaux (ainsi que sur tous ceux de son écurie) qui se sont avérés à chaque fois négatifs à l’EHV-1. La situation était différente pour d’autres couples engagés à Ornago.

Trois chevaux français positifs à l’EHV-1

La Directrice technique nationale en charge du dressage à la FFE, Emmanuelle Schramm, proposait alors à certains cavaliers qui n’avaient pas la possibilité de mettre en quarantaine leurs chevaux dans leurs écuries de les déplacer au Parc équestre fédéral à 2h de Paris au sud d’Orléans, le temps d’un isolement de 21 jours. Quelques jours après leur arrivée, deux chevaux présentaient de la fièvre. Dix jours après leur retour d’Italie, ces chevaux étaient positifs à l’EHV-1.

Quelques jours plus tard, un troisième cheval était déclaré positif à l’EHV-1. Un cheval qui se trouvait lui aussi à Ornago, cette fois dans un barn différent de celui de Morgan Barbançon-Mestre. Depuis le 9 mai, vingt-sept chevaux étaient bloqués dans les fichiers de la FEI. Tous ayant été présents dans le barn A du concours d’Ornago. Mais le 21 mai, la FEI mettait à jour sa page dédiée à l’épizootie de rhinopneumonie équine. Sept chevaux supplémentaires, se trouvant dans un autre barn à Ornago, étaient désormais bloqués dans les fichiers de la FEI. Pour être débloqués et ainsi retrouver le chemin des compétitions, les chevaux doivent remplir les critères suivants : présenter deux tests PCR négatifs à 7 jours puis 14 jours ou bien présenter un test PCR négatif à l’issue de 21 jours de quarantaine lors desquels la température doit être prise quotidiennement.

Des mesures sanitaires renforcées

A quelques jours du CDIO 5* de Compiègne et à quelques semaines du CDI-W de Budapest, les organisateurs de ces deux évènements ont mis en place de nouvelles mesures sanitaires, à la suite de ces nouveaux cas de rhinopneumonie. Du côté de Budapest, les organisateurs ont annoncé l’obligation de présenter un test PCR négatif à l’EHV-1 pour tous les chevaux. Ils ont aussi annoncé un isolement des chevaux prétendants aux JO de Tokyo dans un barn dédié et sécurisé, selon le site Eurodressage.com.

Alors que les Internationaux de France se dérouleront à huis clos à Compiègne, avec présentation obligatoire d’un test PCR négatif à la Covid-19 pour toutes les personnes qui se trouveront sur le site (cavaliers, grooms, entraineurs, journalistes, photographes, juges …), les mesures sanitaires pour les chevaux sont elles aussi renforcées. « Nous attendons un peu plus de 190 chevaux sur le concours. Or la FEI n’impose le test PCR négatif à la rhino qu’à partir de 400 chevaux. Cette précaution était déjà prévue dans notre programme mais les évènements récents l’ont confirmée! », lance l’équipe organisatrice.

« Si nous avions initialement demandé aux cavaliers de présenter un test de 72h, nous avons eu l’autorisation de la FEI de pouvoir prélever les chevaux dès le jeudi 20 mai en raison du jour férié du lundi 24 mai et du peu de laboratoires qui effectuent ce type de test. Entre le moment où les premiers chevaux allaient quitter leurs écuries et leur arrivée mercredi sur le concours, cela pouvait être un peu court dans le délai des résultats. »

Un plateau de qualité

De plus, les organisateurs ont décidé d’interdire la présence des chiens dans l’enceinte du concours et dans les écuries. « Ils peuvent malheureusement être porteurs et vecteurs de la maladie et même si cela reste assez rare, nous n’avons souhaité prendre aucun risque. » Enfin, si dans le protocole FEI tous les cavaliers sont tenus de prendre la température de leurs chevaux deux fois par jour pendant 10 jours en amont de leur arrivée sur un concours, les organisateurs précisent qu’un vétérinaire vérifiera la température de chaque cheval à son arrivée sur le site.

« Contrairement aux années précédentes, il ne sera pas possible d’arriver de nuit sur le site. Nous avons prévenu les cavaliers de créneaux horaires pour l’arrivée des chevaux sur le concours afin d’éviter les effets de masse », poursuit l’équipe organisatrice. Malgré ces nombreuses restrictions sanitaires, un très beau plateau de couples est attendu dès vendredi à Compiègne. Un rendez-vous international sur lequel la Belgique sera bien représentée. Grâce notamment à Larissa Pauluis avec Flambeau, Alexa Fairchild avec Dabanos d’O4 et Domien Michiels avec Intermezzo Van Het Meerdaalhof dans la Coupe des nations. Larissa Pauluis avec First Step Valentin et Laurence Vanommeslaghe avec Edison et Havalon s’aligneront aussi dans le CDI 3*.

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