Portrait : Clooney, l’allié de Martin Fuchs

Clooney est LE cheval qui a amené Martin Fuchs sur le devant de la scène et lui a permis d’y rester. Inséparable, le couple enchaîne les performances de haut vol depuis plusieurs années et a notamment été couronné champion d’Europe de jumping en individuel en 2019. Retour en cinq étapes sur le parcours de ce cheval hors normes.

1. Des débuts en Allemagne

L’histoire de Clooney 51 débute en 2006 en Allemagne, au sein de l’élevage de Bernd Richter. Ce dernier est une figure importante du stud-book Westphalien, auquel le hongre gris est d’ailleurs inscrit.

La mère de Clooney se nomme Fraulein vom Moor, et son père n’est autre que le célèbre Cornet Obolensky qui a tourné au plus haut niveau avec Marco Kutscher. C’est aussi un étalon réputé. En plus de Clooney, la production de Cornet Obolensky compte en effet plusieurs stars du jumping international comme les cracks de Marcus Ehning, Cornado et Comme Il Faut, mais aussi Cornet d’Amour qui a remporté la Finale de la Coupe du monde avec Daniel Deusser, ou encore Corée, la jument avec qui Grégory Wathelet s’est imposé dans le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle.

Clooney a d’abord tourné à 5 et 6 ans avec Sandra ter Bahne, puis a fait ses débuts en internationaux sous la selle de Jana Wargers. A 7 ans, il a terminé 6e du championnat du monde dans sa catégorie d’âge à Lanaken, et c’est à ce moment qu’il a été repéré par la famille Fuchs.

2. Un partenariat à long terme

Clooney a rejoint les écuries de Martin Fuchs grâce à son sponsor Luigi Baleri, qui est par ailleurs toujours propriétaire du gris. En 2018 et 2019, il a d’ailleurs été sacré « meilleur propriétaire de l’année » par le Jumping Owners Club. « Il est toujours d’un grand soutien et il est comme un deuxième père, il me conduit au concours depuis que je tourne en juniors !», a notamment expliqué Martin Fuchs à propos de Luigi Baleri.

Grâce à ce partenariat de longue date, le cavalier suisse a pu former un véritable couple avec Clooney 51. Dans une lettre qu’il a adressée au gris sur les réseaux sociaux, le cavalier Suisse confie toutefois que le coup de coeur n’a pas été immédiat :

« Quand je t’ai vu la première fois, mon père n’était pas très enthousiaste à propos de ton apparence – ton ventre pendant et ton dos bas ne lui plaisaient pas du tout. Il ne voulait même pas me laisser te monter ! Mais quand tu nous as montré ton super trot, on a tenté le coup. Dès que j’ai sauté un obstacle avec toi, j’ai su que tu allais être mon cheval de tête. »

Effrayé, Clooney a fait tomber Martin Fuchs la première fois qu’il l’a monté chez lui. Heureusement, les débuts en compétitions se sont directement bien déroulés. Dès leurs premiers concours en 2014, Martin Fuchs et Clooney ont rapidement enchaîné les sans-faute, et le gris a même permis au cavalier de s’imposer dans le championnat national Suisse. Il leur a ensuite suffi de quelques mois avant de décrocher leur première victoire ensemble. C’était au Grand-Duché de Luxembourg, dans le Grand Prix 1* de Roeser.

L’année suivante, le duo démarrait ses premiers CSI 5*, avec notamment une belle deuxième place dans le Grand Prix 1m60 du Longines Global Champions Tour de Doha.

3. Un palmarès incroyable

En sept années de carrière commune, Martin Fuchs et Clooney ont accumulé un joli palmarès ! Leur sommet reste à ce jour la médaille d’or individuelle qu’ils ont décrochée au championnat d’Europe de Rotterdam en 2019, et ce alors qu’ils participaient pour la troisième fois à cette épreuve. Les deux fois précédentes, le couple avait remporté la médaille de bronze avec l’équipe suisse.

Martin Fuchs et Clooney ont aussi participé à d’autres grands championnats, comme les Jeux olympiques de Rio 2016 où ils ont terminé neuvièmes en individuel, ou encore les Jeux équestres mondiaux de Tryon 2018, où ils ont décroché la médaille de bronze derrière l’Allemande Simone Blum.

Clooney a aussi permis à son cavalier de terminer deuxième de la Finale de la Coupe du monde de Göteborg en 2019, et a remporté plusieurs étapes du circuit mondial à Lyon (2018 & 2019), Bâle (2019).

Le duo a aussi à son actif de nombreuses victoires dans des Grands Prix prestigieux, comme celui du Longines Global Champions Tour d’Estoril, ou ceux 5* de Villach Treffen, Zurich et Wellington.

4. Rescapé de coliques

La carrière et la vie de Clooney 51 ont failli s’arrêter brutalement en 2018, à cause de coliques. Le hongre a dû être opéré et est resté éloigné des terrains de compétitions plus de six mois cette année-là, mais il s’est totalement remis de cette mésaventure.

« J’avais peur que tu ne survives pas, mais je savais que tu te battrais de ton mieux« , écrit Martin Fuchs à ce sujet dans sa lettre adressée à Clooney. « (…) Tu as géré ça comme un pro, (…) tu as été super pendant tout le processus. (…) La première fois que je t’ai remonté, tu semblais au top, comme si rien n’était arrivé. La première fois que j’ai sauté avec toi après ton opération, c’était comme si rien n’avait changé. Depuis lors, tu as tellement grandi comme cheval et tu es revenu plus fort que jamais. »

Preuve en est : à la fin de l’année 2018, Clooney remportait le Grand Prix Coupe du monde de Lyon, avant de s’imposer dans celui de Bâle début 2019.

5. Une personnalité forte mais attachante

A ses débuts, Martin Fuchs confie avoir eu quelques difficultés avec Clooney car celui-ci était fort et avait une personnalité affirmée. Le couple a néanmoins réussi à collaborer ensemble, et c’est l’un des ingrédients de leur réussite en compétition.

Tu es le cheval qui a fait de moi le cavalier que je suis aujourd’hui

Martin Fuchs

Martin Fuchs est évidemment très attaché à Clooney, notamment parce qu’il a été déterminant pour sa carrière : « Tu es le cheval qui a fait de moi le cavalier que je suis aujourd’hui. Tu m’as emmené si loin et m’a apporté tant de succès et de joie. Bien sûr, je sais qu’un jour tu prendras ta retraite. Je suis rassuré car je sais que tu auras une belle vie de pensionné, et tu profiteras de ce que tu aimes le plus – manger et te reposer au pré.»

Clooney est en effet un cheval particulièrement gourmand : selon son cavalier, il peut se montrer antipathique au boxe mais on peut le corrompre avec un peu de nourriture !