Edouard Simonet prépare l’avenir sous le soleil andalou
Membre de la génération dorée de l’attelage belge à 4 chevaux, Edouard Simonet (31 ans) n’est plus apparu en compétition depuis août 2019, lorsque la Belgique a ramené la médaille d’argent du championnat d’Europe de Donaueschingen. Depuis, le talentueux meneur a donné une nouvelle orientation à sa carrière en quittant le Limbourg pour s’installer en Andalousie.
C’est en septembre 2013, lors du championnat d’Europe d’Izsák, en Hongrie, que le grand public a découvert Edouard Simonet. Un an plus tôt, le meneur belge de la Creuse, dans le Limousin, avait lui-même découvert la vie en Belgique en s’installant à Neerpelt, dans le Limbourg, où il a pris la succession de Sven Stuyck à la tête des Arabo-Frisons de la famille Groenen.
Dix-huitième à l’issue de la compétition à Izsák, l’élève de l’Australien Boyd Exell a ensuite suivi une progression linéaire marquée par une onzième place aux Jeux mondiaux de Normandie en 2014 et une huitième place au championnat d’Europe d’Aix-la-Chapelle en 2015. Son élimination au championnat du monde de Breda en 2016 n’était qu’un accident de parcours et Edouard l’a confirmé en remportant la médaille d’argent au championnat d’Europe de Göteborg en 2017 et surtout la médaille de bronze aux Jeux mondiaux de Tryon en 2018.
Edouard, tu as disputé ta dernière compétition en 2019, à Donaueschingen, où la Belgique a remporté la médaille d’argent par équipe. Quels souvenirs gardes-tu de ce championnat d’Europe ?
Un très bon souvenir ! Donaueschingen a aussi constitué un tournant dans ma carrière. Certains chevaux prenaient de l’âge, d’autres avaient atteint leur sommet. J’ai alors réalisé un choix de vie en quittant la Belgique avec mes jeunes chevaux pour vivre en Espagne auprès de ma petite amie, Isabel, qui est originaire d’Andalousie. Nous sommes installés à dix minutes de Jerez de la Frontera. La culture équestre y est importante et c’est également la région d’Espagne la plus dynamique au niveau de l’attelage. Je continue à donner des leçons et j’ai également des chevaux en pension. Hors période Covid, c’est très facile pour moi de voyager puisque l’aéroport de Jerez se trouve à 15 minutes et celui de Séville à 1 heure. C’est aussi un avantage pour les propriétaires qui me confient des chevaux au travail et qui souhaitent venir atteler et profiter du cadre et du climat du Sud de l’Espagne.
Parle-nous de tes chevaux…
Aujourd’hui, j’ai un cheval de propriétaire et sept chevaux qui m’appartiennent. Ce sont tous des chevaux KWPN, ce qui constitue aussi un tournant après les Arabo-Frisons. Les KWPN ont été sélectionnés depuis longtemps, en passant des tests de sélection en attelage. Ce sont des chevaux appréciés par de nombreux meneurs dans le monde mais je pars du principe que toutes les races sont bonnes et qu’il n’y a pas de mauvais chevaux. Au final, tout est une question de travail et de cohésion. J’ai passé de nombreuses journées aux Pays-Bas pour trouver et sélectionner les chevaux en visant l’homogénéité et en imaginant leur évolution.
Où en sont-ils aujourd’hui dans le travail ?
Mes chevaux ont entre 4 et 5 ans. Ils n’ont pas l’âge pour la compétition. Ils grandissent encore donc avant 6-7 ans il n’est pas nécessaire de les pousser dans leurs limites. Pour le moment, ils travaillent donc avec une fréquence moyenne et des temps de repos. Nous travaillons la base du travail au sol et attelé. Je cherche surtout à ce qu’ils soient heureux et disponibles, qu’ils aient envie de travailler.
Es-tu satisfait de ta sélection jusqu’à présent ?
Oui, je suis très content. Tous ont beaucoup d’énergie et d’envie. Je suis satisfait de mon travail de sélection et c’est à moi désormais de faire preuve de leadership. Je suis peut-être derrière mes chevaux mais dans « l’esprit cheval » je dois être devant eux et les guider dans la bonne direction.
Quelles sont tes ambitions pour le futur ?
L’ambition est de revenir au plus haut niveau. Mais c’est un objectif sur le long terme. Les chevaux ont le potentiel. En 2022, la plupart d’entre eux auront 6 ans et ils pourront alors commencer à prendre de l’expérience. Mais, même si je suis content de la progression de mes chevaux, les huit qui sont là aujourd’hui ne seront pas forcément tous ceux qui seront là dans cinq ans. Il faut toujours viser la progression et donc rester ouvert aux autres chevaux qui pourraient apporter une valeur ajoutée à mon écurie.
Le championnat d’Europe de Budapest qui se déroulera fin août – début septembre arrive beaucoup trop tôt pour toi. Selon toi, la Belgique a-t-elle les moyens de confirmer sa médaille d’argent de 2019 ?
Elle en est tout à fait capable ! Glenn (Ndlr : Geerts, médaillé de bronze en individuel à Donaueschingen en 2019) reste en très bonne condition, Dries (Ndlr : Degrieck) se trouve dans une courbe d’évolution positive et Sam (Ndlr : Gees) devrait venir compléter l’équipe. Je suivrai la compétition avec attention et je les crois capables de rééditer les performances du passé.