Quentin Vaerman : « Mettre des étoiles dans les yeux du public »
A 24 ans, Quentin Vaerman a déjà réussi à se faire une place dans le monde du spectacle équestre. Depuis quelques années, il multiplie en effet les apparitions en Belgique, mais aussi en Allemagne et en France, sur des scènes de plus en plus importantes. Et sa carrière ne fait que commencer ! Derrière la réussite de Quentin Vaerman se cache un jeune homme perfectionniste, proche de ses chevaux et amoureux de la scène. Rencontre dans ses écuries à Walhain :
Contrairement à beaucoup d’autres jeunes cavaliers, Quentin Vaerman n’a jamais rêvé de saut d’obstacles, de Jeux olympiques ou encore de victoires et médailles. Ce qui l’anime depuis toujours, c’est le spectacle et le cirque. Le jeune homme a d’ailleurs été élève à l’école du clown entre ses 6 ans et ses 16 ans, et selon lui cette expérience a apporté beaucoup à son activité d’artiste équestre : « Contrairement à ce que l’appellation peut faire croire, il ne s’agissait pas de faire simplement le pitre. L’école du clown m’a appris la présence sur scène et en piste, et je pense que c’est pour ça qu’on dit souvent aujourd’hui que j’ai ça dans la peau. Même s’il y a toujours un peu de stress avant de passer le rideau, je me sens vraiment à ma place sur scène. »
En parallèle de son amour pour le spectacle, Quentin Vaerman a aussi rapidement développé une passion pour les chevaux. Ses parents étaient tout à fait étrangers au monde équestre mais ils l’ont inscrit dès l’enfance à l’Ecurie du Mont à Perwez, où il a découvert le dressage aux côtés de Patricia du Bus. Celle-ci a coaché Quentin Vaerman pendant environ 10 ans et, en tant qu’éleveuse de Lusitanien, elle lui a aussi transmis son amour pour les chevaux ibériques.
C’est toutefois avec des poneys que le jeune homme a fait ses premiers pas et ses premières expériences dans le monde du spectacle : « Vers l’âge de 12 ans, à force de lire et de regarder des vidéos, je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres moyens d’être et de travailler avec les chevaux. A peu près au même moment, j’ai rencontré un propriétaire près de chez moi qui a fini par me donner une ponette de 26 ans. C’est avec elle que j’ai fait mes premiers tours à pied, en fonctionnant par essais/erreurs. »
Le garçon a ensuite croisé la route d’autres personnes et poneys, dont Bellino avec qui il a décroché à 16 ans le premier rôle dans le spectacle « Opus 1 » présenté à Court-Saint-Etienne, dans le cadre d’un festival équestre. Deux ans après, en 2017, le couple participait au concours Sabot d’Or au Wallonie Equestre Event et le remportait. Bellino a sans conteste joué un rôle important dans le parcours de Quentin Vaerman, toutefois la carrière du jeune artiste a véritablement pris un tournant début 2018, lorsqu’il a rencontré son poney Tip. « C’est tout simplement le cheval de ma vie. Il m’a lancé sur les scènes internationales aux Pays-Bas et en Allemagne, et j’ai notamment remporté le concours Equistar 2019 avec lui à Paris, ce qui a permis de faire connaître mon nom et m’a ouvert beaucoup de portes. »
Un lien spécial avec chaque cheval
Suite à ce concours, Quentin Vaerman a reçu plusieurs demandes de contrats pour se produire à l’étranger mais hélas le Covid-19 et le confinement sont survenus juste après et ont mis un frein à son début de carrière. Le jeune homme a heureusement réussi à mettre à profit cette période pour suivre des études de prof de langues comme le souhaitaient ses parents, en parallèle de quoi il a continué à perfectionner sa technique équestre à pied comme en selle. « Par chance, beaucoup de personnes ont maintenu leurs promesses et ont fait appel à moi après le Covid, donc j’ai pu reprendre assez rapidement les spectacles tout en étant mieux préparé grâce à mon travail durant le confinement. »
Depuis lors, les activités et l’écurie de Quentin Vaerman n’ont cessé de se développer. En 2023, le jeune artiste s’est produit une trentaine de week-ends un peu partout en Europe, notamment au sein du Parc Pairi Daiza, lors des salons Equitana et Pferde International en Allemagne, de Cheval’Expo en France, du Jumping International de Courrière,…
En plus de son fidèle Tip, Quentin Vaerman possède désormais trois autres compagnons de spectacle parmi lesquels Néron et Lirio, deux Pure Race Espagnole, ou encore Redi, un cheval miniature pour qui il a eu un coup de cœur. « En fait la plupart de mes chevaux sont arrivés dans ma vie un peu par hasard, via des connaissances. Néron, qui est avec moi depuis trois ans, a croisé ma route juste après le décès de mon premier cheval Duende. Il avait déjà fait un peu de spectacle mais aussi du cross ! Quant à Redi, il m’a été proposé par le propriétaire des écuries où l’on va chaque année à la mer et je n’ai pas pu repartir sans lui… »
Quentin Vaerman se produit de préférence avec des hongres et des étalons, et sélectionne avant tout ses compagnons de spectacle en fonction de leur prestance et de leur mental. Il affectionne particulièrement les chevaux ibériques, mais aussi les poneys avec du sang car ses numéros en liberté sont très rythmés et actifs. Le jeune homme est surtout très proche de ses chevaux et veille avant tout à s’adapter à chacun : « Je ne veux pas faire de spectacles avec des chevaux qui n’aiment pas ça ou ne sont pas à l’aise, car ça ne fonctionne pas sur le long terme. Je construis aussi mes numéros en fonction de ce dans quoi mes chevaux excellent. Néron fait par exemple tous les tours montés et de haute école, par contre le travail à pied c’est moins son truc donc je fais ça avec Tip et Redi. Lirio, quant à lui, convient très bien à la garrocha car il est très élastique. »
« Le métier de mes rêves »
La petite troupe est basée à Walhain, dans une écurie privée que Quentin Vaerman partage avec des amis. Le jeune artiste travaille désormais uniquement dans le monde équestre, mais multiplie les casquettes : en plus d’élaborer et de présenter ses spectacles, il donne des cours de travail à pied et monté, entraine et rééduque des chevaux, fait un peu de dépôt-vente et aide d’autres artistes pour la création de numéros. « Je fais de gros horaires, je travaille 7 jours par semaine mais c’est une vie qui me convient. Je fais en effet le métier de mes rêves et j’ai la chance d’être bien entouré, notamment par mon compagnon Quentin qui est cavalier de complet, et ma meilleure amie Pauline qui est là depuis le début et fait elle aussi un peu de spectacle. J’ai aussi beaucoup de soutien de la part de mes parents, qui ont acheté mes premiers chevaux, m’ont permis d’avoir un van et de quoi le tirer, etc. »
La réussite de Quentin Vaerman est toutefois aussi et surtout le fruit de son travail et de son perfectionnisme. L’artiste dresse ses chevaux lui-même et, afin de continuer à évoluer en dressage, il se fait coacher par Séverine Vanhamme, cavalière de concours. L’ambition du jeune homme est en effet de faire partie des grands noms du spectacle et pour cela, il met un point d’honneur à montrer au public des choses abouties et d’un niveau professionnel. « Il faut régulièrement se renouveler, ce qui demande un investissement financier et beaucoup de travail, mais j’adore créer et je déborde d’idées. Un spectacle ce n’est en effet pas que des figures, il faut aussi de la musique, des costumes et une mise en scène pour mettre des étoiles dans les yeux du public. J’admire beaucoup Alicia Dosogne, Sylvie Willms ou encore Kenzie Dysli car ce sont des artistes très complètes, elles ont tout ce que j’aime. »
Même si sa carrière est en pleine ascension, Quentin Vaerman est loin de se reposer sur ses lauriers et continue à viser toujours plus haut. Son plus grand rêve serait de se produire dans le Hop Top Show d’Equitana, ou d’intégrer le spectacle Cavalluna le temps d’une saison. Il souhaite également voyager plus loin pour se produire mais en attendant, il continue à travailler et songe à intégrer progressivement de nouveaux chevaux à sa troupe et à préparer la relève de Tip, aujourd’hui âgé de 14 ans. Quentin Vaerman n’oublie pas non plus ses racines et a lancé cet automne dans ses écuries le cabaret « Rosa » qui rassemblait divers artistes équestres et danseurs et a attiré plus de 400 spectateurs le temps d’un week-end. « L’évènement était sold out, et surtout, les numéros que nous avons proposés ont autant satisfait les amateurs de chevaux que les non-connaisseurs », se réjouit le jeune homme. C’est peut-être là le secret de la réussite de Quentin Vaerman : faire naître sur scène des émotions qui touchent tout le monde.
Rendez-vous sur les pages Facebook et Instagram, ou encore le site de Quentin Vaerman pour suivre son actualité. Retrouvez également ci-dessous un petit aperçu du cabaret Rosa filmé par Cassandra Reel :