L’heure du changement pour Bertrand Liegard
Installé depuis une quinzaine d’années en Belgique, au Haras de la Ferme Rose chez Corinne et Walter De Reys, le cavalier de l’équipe de France de dressage Bertrand Liegard a démarré une nouvelle aventure depuis la fin du mois de février. Le Belge d’adoption a retrouvé ses terres natales et est désormais installé à une quarantaine de minutes de Paris, dans les Yvelines.
La décision n’a pas été facile à prendre, mais l’heure du changement avait sonné pour Bertrand Liegard, installé à Dion-le-Val, au Haras de la Ferme Rose, depuis 2006. L’histoire belge du cavalier français a débuté en 1996, lorsqu’il quitte la France pour intégrer les écuries de Patrick Le Rolland, qui deviendra rapidement son mentor. Après un rapide retour en terres françaises, Bertrand Liegard fait la rencontre de la famille De Reys, alors à la recherche d’un cavalier pour monter ses chevaux. Le contact est bon et le trio débute une histoire qui durera près de quinze ans.
« La partie de la Ferme Rose occupait la majeure partie de mon temps lorsque j’étais en Belgique. Je montais principalement les chevaux de Corinne et Walter mais j’avais aussi plusieurs clients pour lesquels je m’occupais du coaching et du travail des chevaux. Les après-midis étaient ensuite souvent consacrés aux cours à l’extérieur », explique Bertrand.
Et parmi ses clients extérieurs, ce ne sont pas uniquement des cavaliers de dressage qui ont pu profiter des conseils du membre de l’équipe de France. « J’allais régulièrement chez Constant Van Paesschen, ce qui était aussi l’occasion de faire travailler sur le plat certaines de ses clientes telles que la Suissesse Alexandra Amar (Ndlr : qui vient tout récemment de faire l’acquisition de Vincy du Gué, ancienne monture de Philippe Rozier) ou encore l’Autrichienne Nina Aichbichler, tandis que je faisais aussi travailler la cavalière de concours complet, Alexandra Spetschinsky. »
Garder un pied en Belgique
C’est donc dans les Yvelines, près de Rambouillet, que Bertrand Liegard est désormais installé aux côtés de sa compagne, Claudia Chauchard, elle aussi cavalière professionnelle en dressage. « Le temps était venu pour moi de la rejoindre en France », lance Bertrand qui traversait la frontière belge depuis déjà plusieurs mois pour retrouver Claudia tous les quinze jours. L’occasion pour le cavalier de développer une clientèle qu’il a ainsi retrouvée dès son arrivée en France.
« Je souhaite me concentrer davantage sur le coaching plus que sur le travail des chevaux de clients. Avec Claudia, nous souhaitons aussi développer le commerce de chevaux. J’ai actuellement la clientèle que j’avais déjà lorsque je venais dans les Yvelines plusieurs fois par mois, mais je commence à avoir plus de demandes, les choses se mettent en place, de fil en aiguille mon réseau va s’étoffer quitte à développer un peu mon activité à Paris même », poursuit-il.
Pour autant, Bertrand n’en oublie pas son pays d’adoption puisque déjà, le cavalier a effectué ses premiers allers-retours en Belgique pour suivre l’entrainement de ses anciens clients. « Je prends le même rythme que celui que j’avais avec la France, c’est-à-dire que je retourne en Belgique toutes les deux semaines. Le point de départ reste le Haras de la Ferme Rose où le plus grand nombre de clients est concentré. Je fais travailler Vincent De Reys sur le plat et j’y ai toujours les clients dont j’avais les chevaux au travail. En deux jours, nous essayons de mettre au mieux à profit ma venue avec du travail aux longues rênes, des leçons ou même monter les chevaux », précise-t-il.
Si Bertrand est donc toujours lié à la famille De Reys, la collaboration entre le Haras de la Ferme Rose et le cavalier reste elle en stand-by. « Pour le moment, les chevaux que j’avais au travail sont toujours en Belgique et notamment Furby de la Ferme Rose dans lequel je fondais des espoirs pour le haut niveau. Les De Reys en sont les propriétaires, ils prennent donc les décisions concernant leurs chevaux et si Furby ne vient pas en France c’est la vie. »
Les championnats d’Europe en ligne de mire
C’est donc sur son fidèle Star Wars, 19 ans, que Bertrand compte encore pour cette année 2021, alors qu’il garde les yeux rivés sur les championnats d’Europe qui se tiendront à Hagen, en Allemagne, en septembre prochain. « Il n’est pas fatigué puisqu’il n’a pas beaucoup tourné l’année dernière ni en ce début d’année. Il est même en grande forme mais je n’ai pas encore établi de programme précis puisqu’entre la Covid-19 et l’épizootie de rhinopneumonie, les choses restent compliquées à prévoir. »
« Avec Paris 2024 qui approche à grands pas, il faut que je cherche un nouveau cheval car le haut niveau reste ce qui me motive au quotidien. »
Bertrand Liegard
Alors que plusieurs de nos confrères annonçaient l’arrivée du hongre de 9 ans, Franz Federleicht, sous la selle de Bertrand, c’est finalement son propriétaire, Christophe Binnendijk, qui en a pris les rênes. « Il s’amuse avec lui et je fais travailler le couple lorsque je vais en Belgique, mais ce n’est pas un cheval avec lequel je vais poursuivre ma carrière à haut niveau pour le moment. Avec Paris 2024 qui approche à grands pas, il faut désormais que je cherche un nouveau cheval car le haut niveau reste ce qui me motive au quotidien. Il est peut-être temps de trouver de nouveaux sponsors qui seraient intéressés de voir évoluer leur cheval à haut niveau avec un cavalier d’expérience », conclut Bertrand qui a déjà sous sa selle une nouvelle monture prometteuse.