Comment choisir la litière la plus adaptée à son cheval et ses besoins ?

Paille, copeaux, chanvre, anas de lin,… Le choix en matière de litières pour chevaux est étoffé et permet de répondre à tous les besoins. Dans cet article, nous vous aidons à définir quelle est votre litière idéale… et celle de votre cheval. Ceci en tenant compte des avantages et inconvénients de chacune : budget, main d’œuvre, besoins spécifiques de votre cheval, compostage ou encore capacité d’absorption.

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La litière est importante pour assurer le confort et la santé du cheval. (© iStock)

En dehors de toute autre considération, une litière doit avant tout être confortable pour le cheval et ne pas nuire à sa santé. Elle doit donc logiquement être ni toxique ni allergène, et ne contenir aucune moisissure ou champignon. Sa capacité d’absorption est également essentielle car elle joue un rôle important contre les vapeurs d’ammoniac qui proviennent de la décomposition de l’urine des chevaux, et sont aussi néfastes pour les voies respiratoires des équidés que des humains. Voici un rapide comparatif entre les litières les plus répandues en Belgique et en France.

Un budget très variable

Un des critères à prendre en compte est le coût de la litière. En effet, les écarts de prix peuvent être très importants. D’après l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), voici à titre indicatif les budgets annuels par équidé en fonction de la litière choisie (chiffres de 2020) :

  • Pour la paille, le budget se situe entre 150€ et 400€ par an.
  • Pour les copeaux de bois, il faut compter de 0€ à 1000€, en fonction de l’achat de la litière ou de la récupération de la matière première en scierie.
  • Pour l’anas de lin, il faut débourser en moyenne de 450€ à 600€, contre 750€ à 1050€ pour le chanvre.
  • Les pellets de paille coûtent quant à eux environ 500€ à 650€ par an.

Les litières emballées comme l’anas de lin, les copeaux de bois et le chanvre ne nécessitent pas de tracteurs pour être déplacées. C’est un élément intéressant à prendre en compte dans le cas de particuliers ayant leurs chevaux à la maison, car ces machines représentent un important investissement. Ajoutons qu’il n’est également pas nécessaire d’avoir de grands espaces de stockage couverts lorsqu’on utilise des litières ensachées, car celles-ci peuvent facilement être stockées en extérieur sans s’altérer.

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Les litières emballées comme les copeaux sont plus faciles à stocker et déplacer. (© FEI)

Quid des chevaux sensibles ?

Si votre cheval est sensible aux coliques, mieux vaut opter pour une litière non comestible. Certains chevaux, par ennui ou par manque de fourrage, ingèrent leur litière, ce qui peut engendrer des troubles digestifs. La paille est donc particulièrement à proscrire dans ce cas-là. Pour les chevaux sensibles au niveau des voies respiratoires, les copeaux, le chanvre et les pellets de bois sont particulièrement recommandés. Si vous trouvez du lin ou des pellets de pailles dépoussiérés, ceci peut également convenir.

Et l’absorption ?

La capacité d’absorption d’une litière va jouer un grand rôle sur la quantité de main d’œuvre à fournir. En effet, moins une litière va être absorbante, plus il faudra en rajouter de la propre et vider intégralement le contenu du boxe. Les litières les plus absorbantes sont dans l’ordre : les granulés de paille, le lin, le chanvre et les pellets de bois (tous les 3 ex-aequo) puis les copeaux de bois et la paille. Prenons par exemple l’anas de lin, en nette expansion ces dernières années. Il s’agit d’une litière réputée pour sa puissante absorption. En effet, elle absorbe jusqu’à 450% d’humidité, ce qui représente plus de douze fois le pouvoir d’absorption de la paille. Sa spécificité est que l’humidité pénètre dans la couche inférieure de la litière, maintenant la surface toujours sèche. L’entretien est par conséquent limité pour le palefrenier ou le propriétaire. Et si le coût de ces litières est nettement supérieur à celui de la paille, son économie en main d’œuvre doit également être prise en compte par les gérants d’écurie afin de faire leur choix.

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Le prix d’une litière est à mettre en balance avec son pouvoir d’absorption et la main d’oeuvre que son entretien nécessite. (© iStock)

La gestion du fumier

Un point important, mais souvent négligé, est la compostabilité de la litière. En effet, le choix de votre litière aura un impact sur l’environnement et sur la gestion de ces déchets. Certains fumiers peuvent être valorisés, comme par exemple le fumier de paille qui est utilisé dans l’industrie des champignons. Si vous avez quelques chevaux à la maison, il est possible d’utiliser directement le fumier dans votre jardin ou votre potager. Sinon, il faudra trouver un arrangement avec un agriculteur local qui souhaiterait fertiliser ses terres. Il est utile de noter que certaines litières comme les granulés de paille, le lin et le chanvre sont composées de fibres courtes au PH quasiment neutre. Ceci leur permet de se décomposer très vite. Le fumier est donc très rapidement utilisable pour enrichir vos prairies ou votre potager.

Vous l’aurez compris, de nombreux critères sont à prendre en compte dans le choix de la litière de votre cheval. Prenez le temps d’évaluer vos besoins en termes d’entretien ainsi qu’en matière de santé et de confort pour votre compagnon. Nous avons de la chance, le choix de litières de qualité est vaste. N’hésitez pas à en essayer plusieurs et à déterminer laquelle est la plus adaptée à votre quotidien !

Gaëlle Colinet

Cavalière depuis plus de vingt ans, Gaëlle a pratiqué le dressage et l'obstacle en centre équestre jusqu'à se sentir capable d'expérimenter avec son propre cheval. Journaliste équestre depuis six ans, elle est heureuse de partager ses découvertes, en particulier dans les domaines du comportement, du bien-être, de l'alimentation et de la gestion quotidienne.