Coulisses | Découvrez les préparatifs du concours complet d’Arville
Évènement incontournable du calendrier belge, le concours complet d’Arville lancera sa 19e édition le 15 août. Il offrira comme d’habitude des épreuves de haut niveau dans un cadre d’exception, et prolongera un peu l’ambiance des Jeux de Paris grâce à la présence de plusieurs cavaliers olympiques. A quelques jours du début de la compétition, Cheval-in s’est rendu sur place pour vous faire découvrir les coulisses de ce concours réputé mais aussi familial. Reportage :
Il est à peine 9 heures ce lundi matin, mais l’activité est déjà dense dans le parc du domaine d’Arville. En parcourant le chemin qui mène au château, on découvre en effet de part et d’autres des travailleurs et engins qui s’activent pour décharger du matériel, entretenir le parc ou encore fignoler les obstacles du parcours de cross. Le début des compétitions est prévu jeudi, mais il faut que (presque) tout soit au point pour accueillir les cavaliers et chevaux qui arriveront mercredi – voire dès mardi pour ceux qui viennent de plus loin. Le montage des écuries, des tentes, des obstacles de cross et autres installations provisoires a donc commencé il y a plus d’une semaine et va s’accentuer dans les prochaines heures.
En dehors de cette période proche de l’évènement, une équipe de 5 personnes travaille tout au long de l’année sur le concours, car organiser une compétition internationale avec des épreuves 1 à 4*, une Coupe des nations et un championnat de Belgique est quelque chose qui ne s’improvise pas ! Malgré son ampleur, le concours complet d’Arville garde toutefois une dimension très familiale, avec Barbara de Liedekerke aux commandes de l’organisation et son beau-fils Kai-Steffen Meier (chef de l’équipe belge de complet) qui gère l’aspect sportif du concours.
Lara de Liedekerke-Meier, fille de Barbara et épouse de Kai, donne quant à elle un coup de main mais reste avant tout concentrée sur ses activités de cavalière. Après avoir enchaîné les Jeux olympiques de Paris et les championnats de Belgique des jeunes chevaux, elle participera bien sûr avec plusieurs montures aux épreuves organisées dans ses installations. « C’est toujours une fierté de pouvoir concourir à la maison », confie Lara de Liedekerke-Meier. « Il y a de moins en moins de concours complet en Belgique, c’est de plus en plus difficile d’obtenir des subsides ou de l’aide mais malgré cela notre équipe veut continuer à pousser le sport vers le haut. Je serai présente au départ avec mes meilleurs chevaux, car je suis confiante quant au fait que l’équipe aura réuni toutes les conditions pour que la compétition se déroule au mieux. »
Sur le terrain, la partie qui mobilise le plus d’efforts est de loin le cross. Le parcours est pensé et dessiné bien en amont par Kai-Steffen Meier et Rüdiger Schwarz, ancien cavalier et entraîneur de complet qui a notamment dessiné des épreuves à Aix-la-Chapelle et pour différents championnats d’Europe. Le cross d’Arville sillonne le domaine sur plusieurs kilomètres et c’est ce qui fait son charme, mais c’est aussi pourquoi il nécessite beaucoup de travail. Trois personnes ont par exemple passé le week-end à installer les piquets et cordes qui balisent les différents parcours (1 à 4*) sur plusieurs kilomètres, et même si la majorité des quelque 100 obstacles sont déjà implantés, il reste encore du travail !
Nous retrouvons par exemple Jean, responsable de l’entretien du domaine, près d’un contre-haut. Il travaille avec Tim Willis, un Anglais spécialisé dans la construction de parcours cross pour les plus grands évènements : Badminton, les JO de Barcelone, Atlanta et Sydney, plusieurs Jeux équestres mondiaux, etc. « Là nous renforçons le contre-haut avec des pieux car c’est un obstacle qui reste dehors toute l’année et comme il est désormais un peu âgé, il faut éviter qu’un cheval puisse l’arracher s’il l’accroche en sautant », explique Jean.
La sécurité des cavaliers comme des chevaux est en effet une priorité pour les organisateurs, c’est pourquoi ils accordent autant d’attention à la préparation du parcours de cross. Un travail important est par exemple réalisé au niveau du terrain, notamment pour tondre, débroussailler mais aussi assouplir le sol, réparer les éventuels trous et optimiser les entrées et sorties des obstacles. Plusieurs sauts sont par ailleurs équipés d’un système « MIM » qui permet une certaine mobilité au dispositif afin notamment d’éviter les panaches en cas de faute des cavaliers et/ou chevaux.
Mercredi, les officiels du concours feront le tour du parcours et l’objectif sera qu’il y ait le moins de choses à modifier ou à adapter. Les quelque 20 personnes qui travaillent sur le site ne laissent donc rien au hasard, à commencer par la hauteur des obstacles. Ceux-ci sont en effet réglementés en fonction des épreuves, et Jean vient de constater qu’un des sauts du 1* était 10 centimètres trop haut. « C’est l’un des obstacles que nous avons fabriqués nous-mêmes, mais en fonction qu’ils se trouvent sur une bosse ou dans un creux la perception de leur hauteur peut changer. Comme nous ne pouvons pas raboter l’obstacle, nous allons creuser dans le sol pour l’enterrer de 10 centimètres et ça ne se verra même pas. » Voilà qui devrait occuper l’équipe pendant un moment, mais ni la tâche ni le soleil ne plomb ne semblent rebuter Jean, Tim et Hélène !
La préparation du parcours de cross nécessite aussi des travaux un peu plus légers, comme la décoration des obstacles. Un peu plus loin, Bob est par exemple en train de remplir un saut avec des branchages, qui seront ensuite taillés pour former une haie. D’autres obstacles seront agrémentés avec des fleurs et d’autres éléments servant à décorer, mais aussi à les rendre plus visibles pour les chevaux. « On cherche à ce que le cross soit technique, mais sans danger pour les chevaux », souligne Mélanie Fontaine, l’une des membres de l’organisation. « Le week-end du concours, il y aura une équipe de réparation et une équipe responsable du sol qui veilleront à ce que tout reste en bon état. Ils travailleront aussi entre les deux journées de cross pour changer les parcours et faire des adaptations si nécessaire. »
Le concours complet d’Arville mobilisera aussi 8 vétérinaires répartis sur le site, 200 bénévoles (les volontaires sont toujours les bienvenus) et 37 officiels. Côté participants, on retrouvera 344 cavaliers de 27 nationalités avec 420 chevaux. Pour les héberger, des écuries provisoires sont en cours de montage et offriront toutes les facilités nécessaires : douches, eau, paille, foin, aires de détente, etc.
Comme depuis plusieurs années, un large éventail d’épreuves est au programme avec des CCI 1, 2, 3 et 4*. Ce dernier fera en même temps office de championnat de Belgique et de Coupe des nations, et l’on pourra compter sur la présence de quelques grands noms comme le triple champion olympique Michael Jung, les médaillés français Stéphane Landois et Nicolas Touzaint, ou encore l’équipe belge qui a terminé 4e aux JO de Paris. Lara de Liedekerke-Meier, Tine Magnus et Karin Donckers (et le réserviste Maarten Boon) seront en effet à Arville pour concourir, mais aussi pour une mise à l’honneur lors de la remise des prix du championnat de Belgique le dimanche 18 août.
Si vous souhaitez suivre le concours complet d’Arville, rendez-vous sur place du 15 au 18 août (infos ici) ou sur Facebook et FEI.tv pour la diffusion du cross.