Site icon Cheval-in

Paris 2024 | La Grande-Bretagne s’offre aussi l’or en jumping

Sacrée championne olympique en concours complet il y a quelques jours, la Grande-Bretagne vient de s’emparer d’une deuxième médaille d’or à l’issue de la finale de jumping par équipes. Une épreuve qui a livré son lot de suspense, avec des rebondissements favorables à certains pays – dont la France – et défavorables à d’autres comme la Belgique ou la Suède, championne olympique en titre.

© FEI / Benjamin Clark

A l’issue de la qualificative de jeudi, 10 nations avaient décroché leur ticket pour la finale de saut d’obstacles par équipe aux Jeux olympiques. Seules 9 d’entre elles ont toutefois pris le départ car le Mexique a déclaré forfait pour raisons vétérinaires peu avant le début de l’épreuve et le timing était trop serré pour faire entrer en piste soit la combinaison mexicaine de réserve, soit la nation qui la suivait au classement (en l’occurence l’Espagne).

Pour les pays encore en lice, presque tout était à refaire puisque les scores étaient remis à zéro pour la finale. La première place signée par l’Allemagne la veille n’avait donc plus aucune valeur, et le pays a d’ailleurs vu rapidement ses chances de médaille s’éloigner après les parcours à 4 points de Christian Kukuk (Checker 47) et Richard Vogel (United Touch S). Philipp Weishaupt et Zineday ont ensuite bouclé un sans-faute mais cela n’a pas beaucoup amélioré le sort de l’Allemagne, qui termine 5e.

De manière globale, le parcours élaboré par Grégory Bodo a offert du beau spectacle et mis les cavaliers au défi avec un temps serré qui a poussé de nombreux concurrents à commettre soit des barres, soit des points de temps. Il a fallu attendre Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly, deuxième couple français à s’élancer, pour voir l’écran afficher la première fois un score de 0 pénalités. Avant lui, Simon Delestre avait limité son score à 3 points avec I Amelusina R51, permettant au pays d’être en lice pour une médaille d’argent ou même d’or. La France a cependant dû se contenter du bronze après les 4 points de Julien Epaillard et Dubai du Cèdre.

Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly (© FEI / Benjamin Clark)

La victoire s’est donc jouée entre les Etats-Unis, qui totalisaient 4 points après les passages de Laura Kraut (4 points avec Baloutinue) et Karl Cook (sans-faute avec Caracole de la Roque), et la Grande-Bretagne dont les deux premiers cavaliers Ben Maher (Dallas Vegas Batilly) et Harry Charles (Romeo 88) ont respectivement collecté 1 et 0 point. Les troisièmes représentants de chaque pays n’avaient donc aucun droit à l’erreur et McLain Ward, avant-dernier à s’élancer, a maintenu le suspense jusqu’au bout en signant un sans-faute avec Ilex. Ce ne fut malgré tout pas suffisant pour offrir mieux que l’argent aux Etats-Unis car dans la foulée, Scott Brash et Jefferson ont signé un parcours à 1 point de temps et offert l’or à leur pays.

Le podium (© FEI / Benjamin Clark)

Cette victoire en jumping signifie déjà la troisième médaille britannique en équitation lors de ces Jeux olympiques de Paris après le titre de l’équipe et le bronze de Laura Collett en complet. En dehors des sacres individuels de Nick Skelton et Ben Maher à Rio et Tokyo, la Grande-Bretagne n’était cependant plus montée sur un podium collectif de saut d’obstacles depuis sa victoire à Londres en 2012.

« Une médaille d’or ne vieillit jamais ! », confiait Scott Brash, qui était déjà présent dans l’équipe gagnante en 2012. « C’était incroyable, évidemment, de gagner à Londres devant notre public – ce qui a été l’un des plus beaux jours de ma vie – , mais ici c’est à la hauteur ! Je veux dire, quel cadre incroyable, quelle magnifique lieu pour notre sport et les installations pour les chevaux étaient incroyables.»

Di Lampard, cheffe de l’équipe britannique, expliquait quant à elle : « Le plan a fonctionné au bout de ces 4 ans et je suis complètement comblée. Les cavaliers ont été exceptionnels, ils sont restés de marbre et on livré le Jour J. Nous mettons toujours Ben en premier, il est l’éclaireur et fait ça tellement bien. Placer Harry en deuxième était une évidence et son tour sans-faute était réjouissant et a sans doute mis encore plus de pression à Scott. Mais on sait tous qu’il a le sang froid et il a réussi avec style !»

Scott Brash et Jefferson (© FEI / Benjamin Clark)

Journée « ratée » pour la Belgique

Comme le veut la dure loi du sport, cette finale par équipes a aussi livré son lot de déceptions, notamment pour la Suède qui était championne à Tokyo, ainsi que lors des derniers championnats mondiaux et européens. Malgré de jolis parcours, Henrik von Eckermann (King Edward), Rolf-Goran Bengtsson (Zuccero HV) et Peder Fredricson (Catch Me Not S) ont chacun commis une barre et relégué leur pays à une 6e place qu’on peut qualifier d’inattendue étant donné le palmarès et les talents suédois.

La déception était sans doute encore plus grande du côté des Pays-Bas, qui ont terminé 4e et manqué le podium pour une demi-seconde. L’équipe totalisait en effet le même score final (7 points) que la France, la médaille de bronze s’est donc jouée au temps.

Enfin, après sa médaille de bronze à Tokyo et sa belle 4e place dans l’épreuve qualificative, la Belgique a connu un jour sans. Gilles Thomas (8 points avec Ermitage Kalone), Wilm Vermeir (4 points avec IQ van’t Steentje) et Jérôme Guéry (8 points avec Quel Homme de Hus) n’ont en aucun cas démérité lors de leurs parcours, mais chaque faute collectée se payait très cher aujourd’hui et les 20 pénalités accumulées par le trio n’ont pas permis mieux à la Belgique qu’une 8e place devant Israël.

Wilm Vermeir et IQ van’t Steentje (© FEI / Benjamin Clark)

« C’est une grosse déception, car on venait avec un objectif qui était clair », confait Jérôme Guéry au micro de la RTBF. « On a raté notre journée, clairement. Malheureusement on a ouvert avec un parcours à 8 points qui ne correspondait pas à ce qu’on attendait, alors qu’hier Gilles avait ouvert avec un sans-faute. Cela nous a déjà mis un coup dur puis Wilm a fait un petit 4 points alors que son cheval sautait très bien. Ensuite moi mon cheval a fait une petite faute – ce qui lui arrive très rarement – sur la palanque, ça m’a déconcentré et j’ai fait une erreur, mais bon, les scores étaient déjà joués. (…) C’est décevant mais c’est la compétition et comme on le disait hier, il y a des rebondissements et aujourd’hui c’était nous qui n’étions pas présents.

On va débriefer, on va regarder mais peut-être que le cheval de Gilles est encore un peu tendre, il ne fait jamais ce genre de faute normalement. Wilm a fait un très bon parcours, la palanque était un juge de paix. Mon cheval a sauté super, j’étais très content, j’avais un bon feeling mais ça n’a pas tourné comme on voulait. On sait qu’on a trois chevaux lents, on savait que le temps allait être plus court qu’hier donc on a tous sorti un peu les chevaux de leur zone de confort en augmentant leur rythme et cela peut engendrer des fautes. Mais normalement avec les chevaux qu’on a et notre expérience on aurait pu faire mieux. »

Les Belges doivent a présent se remobiliser pour l’épreuve individuelle qui débutera lundi à Paris. Comme annoncé lors des sélections olympiques, l’un des trois cavaliers présents lors de la compétition olympique devrait se retirer pour céder la place à Grégory Wathelet avec Bond Jamesbond de Hay.

Retrouvez ici les résultats complets de la finale de jumping par équipe aux JO de Paris.

Exit mobile version