Ekithon, un projet pour le bien-être équin… et humain !
Lancé récemment, le projet Ekithon associe à la fois le bien-être équin et humain – deux éléments qui vont de pair selon ses fondateurs. L’objectif de ces derniers est d’informer le grand public sur ces thématiques, mais aussi de soutenir des actions concrètes liées à la retraite des chevaux de club, à l’application des règlements de compétition ou encore à la santé des chevaux et des humains. Explications avec Sophie Roscheck, Présidente d’Ekithon :
Dans le monde équestre, le bien-être équin est devenu un sujet central et c’est une bonne chose ! On parle par contre moins souvent du bien-être des humains impliqués dans la filière… Pour Sophie Roscheck, les deux sont pourtant indissociables : « Je suis convaincue qu’il n’y a pas de bien-être animal si à la base il n’y a pas de bien-être pour les personnes qui vivent avec ces animaux. Beaucoup de cas de maltraitance ou de négligence arrivent parce qu’il y a des gens en souffrance, qui ne savent plus faire face ou qui sont confrontés à des accidents de la vie. »
Ces constats ont poussé la Belge à créer Ekithon, un projet qui combine à la fois bien-être équin et humain. L’initiative est le fruit d’une réflexion longue de plusieurs années, et elle a une dimension internationale grâce à l’association avec Charles Trolliet, Président du Conseil et Observatoire suisse de la Filière du Cheval, et Jacob Legros, Président du Comité Régional d’Equitation Occitanie. « Il y a déjà suffisamment d’experts du bien-être au niveau sport, santé, etc, donc nous voulons apporter quelque chose de différent avec une approche positive, sans jugement ni sanction », précise Sophie Roscheck.
Sensibilisation et soutien financier
Concrètement, les activités d’Ekithon se divisent en deux volets : d’une part la communication et la sensibilisation auprès du grand public, et d’autre part le financement d’actions concrètes liées au bien-être équin et humain. Grâce aux moyens collectés via des dons, du sponsoring ou encore les cotisations des membres, l’association va en effet soutenir des projets liés à la retraite des chevaux de club, à l’application des règlements de compétition ou encore à la santé des chevaux et des humains. « Un groupe de travail se penche actuellement sur la mise en place d’une centrale d’achats pour les clubs en France, afin de faire des économies d’échelle sur du matériel d’obstacles, de l’alimentation et d’autres produits qui peuvent intéresser les gestionnaires de centres équestres », illustre Sophie Roscheck. « En ce qui concerne l’application du règlement en compétition, nous pourrions par exemple financer l’usage de caméras dans les paddocks. L’équitation est en effet l’un des seuls sports où il n’y a pas de moyens de vérifications réels des règlements. Un steward n’ose par exemple pas toujours intervenir en cas de comportement abusif, ou au contraire il peut sanctionner un cavalier juste parce qu’il ne l’apprécie pas. En plaçant des caméras, cela permettrait de protéger à la fois les chevaux, les cavaliers et les stewards. »
« Les cliniques équines sont devenues très performantes mais aussi très chères, ce qui met parfois les propriétaires en difficulté.»
En ce qui concerne la retrait des chevaux de clubs, Ekithon interviendra par exemple pour financer des infrastructures, ou encore mettre en place un projet avec les fédérations afin qu’une partie du montant des licences soit affecté aux chevaux retraités. Enfin, en matière de santé, le projet veut surtout contribuer à rendre les soins plus accessibles aux propriétaires de chevaux. « Les cliniques équines sont devenues très performantes mais aussi très chères, ce qui met parfois les propriétaires en difficulté. S’il y a par exemple un incendie dans une écurie et que cinq chevaux touchés appartiennent à la même personne, généralement le propriétaire ne peut sauver que le meilleur et doit faire euthanasier les autres. Pour aider les personnes dans ce genre de situation, nous évaluons la possibilité de financer un scanner pour une clinique. En échange, nous pourrions demander à celle-ci de prendre en charge chaque année un certain nombre de chevaux en détresse. »
Des retombées à plusieurs niveaux
Ce ne sont que quelques exemples, et Ekithon reste ouvert aux projets solidaires à la fois pour les personnes et les chevaux. Faire le lien entre l’humain et l’équin est en effet un fil conducteur pour Sophie Roscheck. Avant Ekithon, elle a en effet créé l’ASBL « L’Aventure humaine » qui favorise l’intégration des personnes en situation de handicap par le biais du cheval. L’association a notamment permis à Emeline Parmentier, cavalière privée de ses deux jambes, de participer au raid Gallops of Jordan en 2021. « Cette aventure a été très enrichissante et je me suis rendue compte que toutes les personnes que j’ai sollicitées et qui ont aidé ont finalement bénéficié autant – si pas plus – qu’Emeline de cette expérience », souligne Sophie Roscheck. « Quand on s’investit pour le bien-être des autres, on en sort grandi et c’est l’une des choses qui me motivent aujourd’hui avec Ekithon. »
En véhiculant une image et des histoires positives, le projet entend aussi indirectement contribuer à la pérennité des sports équestres – qui sont menacés par certaines critiques ou perceptions négatives. « Une motivation derrière Ekithon est aussi de ne pas laisser les personnes étrangères au monde équestre nous dire que ce qu’on fait n’est pas bien. Ces gens disent ça parce qu’ils ne se rendent pas compte à quel point on s’investit pour les chevaux. Ces derniers nous donnent tellement qu’on souhaitent tous leur rendre d’une façon ou d’une autre. Vous ne rencontrerez pas un professionnel du monde du cheval qui dira autre chose », conclut Sophie Roscheck.
Pour en savoir plus sur Ekithon ou pour soutenir le projet, rendez-vous sur son site internet et sa page Facebook.