Dressage : 10 astuces pour réussir sa reprise en concours
En concours de dressage, quelques petites erreurs ou imprécisions lors de la reprise peuvent vite faire chuter les notes. On peut heureusement perfectionner ses prestations et améliorer ses résultats grâce à un travail régulier, mais aussi grâce à un peu de bon sens et une approche adéquate. Françoise Hologne, coach et cavalière internationale de dressage, nous livre ici 10 conseils simples pour bien orienter sa préparation à la maison et augmenter ses scores sur les carrés de compétition.
1. Connaître sa reprise sur le bout des doigts
Beaucoup de cavaliers préfèrent se faire dicter leur reprise, notamment parce qu’ils sont stressés en concours ou craignent les oublis. Même si l’on se fait assister d’un lecteur, il est primordial de connaître par cœur la reprise qu’on déroule. Françoise Hologne constate en effet que trop de jeunes compétiteurs comptent principalement sur la dictée et connaissent peu, voire pas du tout, les chorégraphies qu’ils enchaînent. « Cela peut poser problème et mener à des fautes, notamment si le cavalier entend mal son lecteur à certains moments de l’épreuve », souligne-t-elle. « Un cavalier qui ne connait pas sa reprise aura aussi plus difficile à préparer les mouvements et donc à les exécuter correctement. »
2. Maîtriser tous les mouvements imposés
Cela peut sembler logique, mais il est important de choisir une reprise qui correspond à votre niveau et à celui de votre cheval. Il est évidemment inutile de perdre du temps dans une catégorie trop facile, mais l’inverse est également vrai. « Si votre cheval ne passe pas les changements de pieds en l’air, alors il ne faut pas s’inscrire dans une reprise où ce mouvement est demandé », illustre Françoise Hologne. « En concours, tous les exercices de la reprise doivent être maitrisés, sans quoi le couple sera lourdement sanctionné. »
3. Ne pas changer ses habitudes le jour du concours
Musique, nouvel environnement, chevaux inconnus,… Le contexte de compétition apporte un lot important de nouveautés et de stress pour le cavalier comme pour le cheval. Pour y faire face en toute sérénité, le mieux est de ne pas déroger à ses habitudes et de se comporter au maximum comme on le ferait à la maison. « Le concours n’est pas le moment adéquat pour tester de nouvelles méthodes de travail ou un nouvel équipement », précise Françoise Hologne. « Cela ne fait en effet qu’ajouter de l’incertitude et du stress. » En bref, l’ensemble du travail doit être réalisé en amont de la compétition, et non pas juste avant d’entrer sur le carré de concours.
4. Soigner son échauffement
La réussite d’une reprise dépend du travail effectué à la maison, mais aussi de l’échauffement au paddock car celui-ci conditionne une bonne partie de la prestation en piste. Pour éviter le stress et la précipitation, Françoise Hologne conseille d’adapter la durée de la détente aux habitudes et besoins du cheval, sans oublier de tenir compte de la météo, des efforts à fournir, de la fatigue du cheval liée au transport, etc. « On prévoira par exemple un échauffement un peu plus court en période de canicule, ou lorsqu’on arrive à la fin d’une compétition de plusieurs jours », conseille-t-elle. « Il faut toutefois s’assurer d’avoir le temps de travailler quelques enchainements qu’on devra réaliser lors de la reprise. »
5. Veiller à la précision des tracés
Voltes, cercles, doublers,… Ces figures a priori simples peuvent facilement faire gagner ou perdre des points tout simplement à cause du tracé. Il est donc important d’être attentif à la précision lors de leur exécution. « Lorsque la reprise indique un mouvement (cercle, transition,…) à une lettre précise, il faut prendre le buste du cavalier comme point de repère », précise Françoise Hologne. « Pour les transitions en fin de diagonale ou de doubler par contre, il faut demander le changement d’allure avant le virage, lorsque le nez du cheval rejoint la piste à la lettre. »
Outre la précision par rapport aux lettres, il faut aussi penser à respecter le diamètre des cercles et voltes, ainsi que leur rondeur. Il n’est en effet pas toujours facile d’évaluer les distances et de se repérer dans l’espace, mais l’on peut travailler ça à la maison en utilisant des points de repères comme des cônes, des barres, etc.
6. Utiliser des aides discrètes et peu contraignantes
En dressage, les juges n’analysent pas seulement l’attitude du cheval mais aussi celle du cavalier, c’est pourquoi il est important d’être discret dans ses aides. Le but est d’éviter les défenses du cheval, mais aussi de dérouler une reprise fluide et harmonieuse. Pour cela, Françoise Hologne conseille d’utiliser des embouchures et éperons adaptés au cheval (c’est-à-dire ni inefficaces ni trop sévères), mais aussi bien sûr de travailler au quotidien la réactivité du cheval et la finesse des aides du cavalier.
7. Prendre des risques calculés
L’essentiel pour obtenir des points est de bien réaliser les mouvements, mais il faut garder à l’esprit qu’on peut faire la différence et augmenter ses notes en ajoutant à l’exercice davantage d’expression et/ou de brillant. Il peut par exemple s’agir de réaliser des changements de pieds plus amples et plus expressifs, de marquer davantage un allongement au trot, etc. Françoise Hologne conseille cependant de prendre des risques calculés, « car en demandant plus à son cheval, on peut parfois le pousser à la faute ».
Mieux vaut donc être progressif dans ses exigences et commencer par demander davantage d’expression et de brillant dans des exercices avec lesquels le cheval est à l’aise.
8. Tenir compte des coefficients doubles
Lorsque le cavalier prend connaissance d’un protocole de reprise, il est important d’identifier les mouvements avec un coefficient double, c’est-à-dire dont la note est multipliée par deux dans le calcul du résultat final. Ceux-ci peuvent notamment concerner les appuyers, les changements de pied en l’air, le pas rassemblé,… « Si on réussit ces mouvements aux coefficients double, cela contribue à faire grimper la note alors que si on contraire ont les rate, cela peut plomber les résultats », souligne Françoise Hologne. Il est donc utile de faire preuve d’un peu de stratégie en faisant en sorte de maitriser au mieux les mouvements avec un coefficient double.
9. Présenter son cheval dans une attitude de compétition
A la maison ou au paddock, il est utile de varier le travail et l’attitude du cheval en intégrant notamment de la gymnastique, des extensions d’encolure, etc. Sur la piste de concours par contre, les juges recherchent davantage une posture de compétition, « c’est-à-dire bien en équilibre, la nuque le point le plus haut, le chanfrein à la verticale,… », précise Françoise Hologne. Cette posture sera bien évidemment moins importante dans les épreuves de petits niveaux, mais plus la difficulté monte, plus les juges y seront attentifs.
Pour éviter d’introduire de nouvelles choses le jour du concours, on peut entrainer son cheval à adopter cette attitude de présentation à la maison, toutefois il ne faut pas en abuser car elle sollicite davantage le cheval.
10. Décomposer la reprise à la maison
Répéter sans cesse sa reprise à la maison est non seulement exigeant pour le cheval, mais cela peut aussi le pousser à anticiper et « voler » certains mouvements. Françoise Hologne conseille donc plutôt de découper l’entrainement en consacrant par exemple une séance au travail au trot ou au galop, avant de se concentrer les jours suivants sur un ou deux enchainements en particulier. « Cela permettra non seulement de varier le travail, mais aussi d’améliorer chaque élément de la reprise », souligne-t-elle.
La cavalière préconise ensuite d’enchaîner la reprise complète quelques jours avant la compétition, de sorte à analyser comment se passe l’enchainement et s’il reste des éléments à perfectionner.
A présent, vous avez toutes les clés en main pour réussir votre reprise en concours et améliorer vos scores. Bon travail !