Exercice : la spirale sur le cercle

Vous manquez d’idées lors du travail quotidien avec votre cheval ?  La spirale sur le cercle est un exercice simple mais bénéfique pour l’incurvation, la souplesse ou encore l’équilibre et la symétrie des chevaux ! Françoise Hologne-Joux, coach et cavalière internationale de dressage, nous explique comment bien réaliser cet exercice et surtout comment l’utiliser pour en tirer le maximum de bénéfices.

spirale sur le cercle
© Christophe Bortels

Peu importe la discipline qu’on pratique, le travail en cercle est incontournable. Il permet en effet de contrôler le cheval plus facilement qu’en ligne droite tout en améliorant la souplesse, l’équilibre ou encore la régularité. On peut par ailleurs diversifier le travail en cercle en modifiant l’allure et le tracé, ou encore en optant pour des variantes comme la spirale. Le principe consiste à tracer une sorte de spirale en diminuant progressivement un cercle d’environ 20 mètres de diamètres pour arriver au final à tourner sur une volte de 10 mètres minimum. L’exercice peut s’effectuer aussi dans le sens inverse, c’est-à-dire en partant d’une volte que le cavalier élargit petit à petit jusqu’à réaliser un grand cercle.

Un exemple de spirale

La spirale peut être réalisée aux trois allures, avec des chevaux capables d’évoluer sur des cercles et des voltes. La difficulté de l’exercice dépendra de l’allure choisie, ainsi que du diamètre du plus petit cercle : à mesure que l’on passe à une allure supérieure et/ou que l’on resserre la volte, la spirale réclame plus de contrôle du cheval et de son équilibre. Comme le précise Françoise Hologne-Joux, cet exercice a priori simple peut apporter de nombreux bénéfices dans le travail : « La spirale contribue à améliorer l’engagement des postérieurs du cheval et à créer un petit abaissement des hanches. C’est aussi un bon moyen de travailler la souplesse globale et celle de la ligne du dos, l’incurvation ou encore l’équilibre et la symétrie. Par rapport à un cercle de taille régulière, les variations de la spirale peuvent aussi aider à concentrer davantage le cheval. »

Une exécution précise

Avant de commencer à travailler la spirale, il est indispensable de maîtriser quelques prérequis comme l’incurvation. « Le corps entier du cheval doit être courbé autour de la jambe intérieure du cavalier, entre sa main intérieure et sa jambe extérieure », précise Françoise Hologne-Joux. Il est aussi nécessaire de savoir réaliser des cercles en maintenant une allure et un tracé réguliers.

spirale sur le cercle
Les lettres de manèges peuvent aider à se repérer pour exécuter un tracé régulier. (© Christophe Bortels)

Durant l’exercice, on peut matérialiser le cercle de départ et/ou d’arrivée avec des repères comme des cônes, des barres au sol, etc. On peut aussi tout simplement s’aider des lettres de manège. Cela permettra au cavalier de mieux visualiser son tracé et d’améliorer la régularité de celui-ci.

Rétrécir le cercle

On parle de spirale car au lieu de passer directement d’un grand cercle à une volte, le cavalier diminue progressivement le diamètre en effectuant plusieurs cercles de plus en plus petits. Avant d’entamer le mouvement, il est important de veiller à ce que le cheval soit bien incurvé autour de la jambe intérieure du cavalier. Ensuite, pour diminuer le diamètre, ce dernier aura juste à déplacer les épaules de sa monture vers l’intérieur du cercle en maintenant sa jambe intérieure à la sangle et en reculant éventuellement un peu la jambe extérieure pour contrôler les hanches. « Il est important que le cheval reste bien vertical dans son corps et que le cavalier obtienne le même poids sur les deux rênes », souligne Françoise Hologne-Joux.

spirale sur le cercle
Il est important de conserver l’incurvation du cheval tout au long de l’exercice (© Christophe Bortels)

Il faut en effet éviter que le cheval tombe par exemple sur l’épaule intérieure, ou encore décale ses hanches par rapport au tracé du cercle. « Il faut également veiller à conserver l’incurvation globale du corps, sans pour autant plier exagérément le cheval dans l’encolure. Si l’on a du mal à déplacer les épaules du cheval vers l’intérieur du cercle pour le rétrécir, on peut s’aider d’un contre-pli vers l’extérieur mais seulement lors de quelques foulées. Après, il faut directement incurver à nouveau le cheval du bon côté. »
En rétrécissant le cercle, il faut aussi veiller à conserver l’impulsion et l’équilibre du cheval car ceux-ci risquent de se dégrader à mesure que le diamètre diminue.

Elargir le cercle

De même que le rétrécissement, l’élargissement de la spirale se fera de manière progressive pour garder un bon contrôle du cheval et limiter les risques que celui-ci s’échappe vers l’extérieur du tracé. Le cavalier déplacera ses deux rênes vers l’extérieur pour agrandir le cercle tout en veillant à ce que le cheval reste bien au milieu de ses aides. « On peut s’aider un peu de la jambe intérieure mais sans la reculer, sinon on risque de pousser les hanches vers l’extérieur du cercle », précise Françoise Hologne-Joux.

spirale sur le cercle
Lors de l’élargissement du cercle, le cavalier doit être particulièrement attentif à ce que le cheval ne s’échappe pas. (© Christophe Bortels)

Peu importe qu’on soit en train d’agrandir ou de rétrécir la spirale, l’idéal est d’obtenir un cheval en contrôle, en équilibre et en impulsion avant de modifier le diamètre du cercle. Il est préférable d’effectuer l’exercice dans les deux sens, c’est-à-dire aussi bien d’un grand cercle vers une volte que l’inverse. Cependant, avec des chevaux qui ont tendance à beaucoup accélérer, on pourra insister davantage sur les rétrécissements pour améliorer le contrôle et les faire revenir au calme. Comme le souligne Françoise Hologne-Joux, « le cercle permet en effet de reprendre la maitrise du cheval dans de bonnes conditions, sans devoir utiliser des aides trop contraignantes. » A l’inverse, avec les chevaux qui ont du mal à garder de l’impulsion, on évitera de rester trop longtemps sur une petite volte et l’on pourra s’aider de l’élargissement de la spirale pour les remettre en avant.

Contrôler les épaules et les hanches

Dans un premier temps, il est préférable d’effectuer la spirale en gardant un cheval incurvé mais dont les épaules et les hanches restent alignées par rapport au cercle. Par la suite, on peut aussi utiliser les variations d’un cercle à l’autre pour demander au cheval de déplacer ses hanches ou ses épaules et ainsi débuter les déplacements latéraux. On profitera par exemple de l’agrandissement du cercle pour déplacer les hanches vers l’extérieur, et du rétrécissement du tracé pour placer les épaules à l’intérieur du cercle et initier les épaules en dedans.

Une fois la spirale maitrisée, on peut ajouter des déplacements latéraux durant l’exercice. (© Christophe Bortels)

Bref, la spirale offre de nombreuses possibilités et sa technicité peut être adaptée au niveau et aux particularités de chaque cheval et cavalier. Comme expliqué précédemment, les principaux points à surveiller lors de l’exécution sont notamment l’incurvation du cheval et le contrôle du tracé et de l’impulsion. Etre attentif à ces éléments vous aidera non seulement à exécuter correctement la spirale, mais aussi à en retirer de nombreux bénéfices.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !