Comment choisir un tapis de selle adapté à son cheval ?

En général, l’achat d’un tapis de selle se base principalement sur des critères esthétiques, voire financiers. Mais peu de cavaliers pensent aussi à prendre en compte l’adaptation de celui-ci au cheval, or un tapis inadéquat peut avoir des effets néfastes… Caroline Peterges, spécialiste en ergonomie de la selle, nous en dit plus à ce sujet et nous livre ses conseils pour choisir le bon tapis en fonction de son cheval !

Beaucoup de cavaliers sont désormais soucieux d’avoir une selle bien adaptée à leur cheval. Mais peu de gens savent qu’il est aussi important d’être attentif à l’ergonomie de certains accessoires, dont le tapis de selle. A la base, celui-ci sert principalement à protéger les matelassures de la selle de la transpiration du cheval mais il est devenu au fil du temps un véritable accessoire de mode. Le principal critère de choix d’un tapis est donc très souvent l’esthétique, parfois au détriment de l’ergonomie. Or, un tapis de selle inadapté est bien moins inoffensif qu’on pourrait le croire… « A force, les éventuelles frictions peuvent par exemple causer une usure des poils, voire des blessures », signale Caroline Peterges, spécialiste en ergonomie de la selle. « Un tapis inadéquat peut aussi créer des points de pression, ne pas tenir en place, ou parfois modifier l’adaptation de la selle. »

Bref, le choix d’un tapis ne doit pas se résumer à son look ni même à son prix, qui n’est d’ailleurs pas toujours un gage de qualité ni d’ergonomie. L’avantage est qu’il existe aujourd’hui de très nombreux modèles et marques parmi lesquels on peut généralement trouver un tapis de selle qui convient à son cheval.  

La forme, l’élément primordial

Mais au juste, qu’est-ce qu’un tapis de selle adapté ? Comme le souligne Caroline Peterges, l’élément principal tient à sa forme : « La découpe en haut du tapis de selle doit globalement épouser la forme du dos du cheval », précise-t-elle. « Cela permet d’éviter que le tapis fasse des plis ou encore vienne appuyer sur le haut du dos du cheval et créer des points de pression. »

Un tapis de selle au profil plat conviendra donc uniquement à des chevaux sans garrot. Pour les équidés ayant un garrot et un dos plus marqués, tout le travail du cavalier sera de trouver un tapis avec une courbure ni trop faible, ni trop forte. L’adaptation d’un tapis peut simplement s’évaluer en le regardant en parallèle de la courbure du dos du cheval. Cette manœuvre est hélas impossible lorsqu’on fait ses achats en sellerie, c’est pourquoi Caroline Peterges conseille d’emmener avec soi une photo du dos de son cheval, ou encore de reporter la courbure de celui-ci sur un carton grâce à du fil de fer.

La spécialiste en ergonomie équestre précise par ailleurs qu’il est important d’utiliser un tapis de selle de dressage sous une selle de dressage, et un tapis mixte/jumping sous une selle d’obstacle par exemple. « C’est essentiel pour coller au mieux à la forme de la selle », souligne-telle.

Il faut aussi noter qu’en dehors de la forme, la taille du tapis de selle a de l’importance : le tissu doit en effet couvrir toute la surface sous la selle, et cette dernière ne doit notamment pas reposer sur les liserés et galons qui bordent parfois les tapis. Si c’est le cas, c’est que le modèle est trop petit.

Attention au placement et à la matière

Trouver un tapis adapté à son cheval est important, mais à condition d’ensuite bien le placer sous la selle. « On pense généralement au dégarrotage à l’avant, mais l’oublie souvent de bien remonter aussi le tapis dans la gouttière à l’arrière de la selle », observe Caroline Peterges. « Sans cela, on risque de créer des frictions qui peuvent provoquer l’usure des poils, voire des blessures. »

Certains tapis de selle restent plus facilement que d’autres dans cette position. C’est généralement le cas des modèles un peu plus rigides, qui gardent plus facilement leur forme que les tissus très souples. Outre la matière, on peut aussi jouer sur les passants qui aident justement le tapis à rester à la bonne place. Ceux à l’avant servent à maintenir le tapis dégarotté, et certaines marques proposent désormais des crochets ou velcros qui permettent d’attacher le tapis à l’arrière de la selle à l’aide d’un crochet ou de velcro. On peut bien sûr envisager de bricoler soi-même ce genre de dispositif très utile.

Enfin, il faut noter que la matière peut non seulement influencer la facilité à remonter le tapis sous la gouttière de la selle, mais aussi l’ergonomie en général. « Certaines matières satinées peuvent par exemple faire glisser la selle, surtout sur des chevaux avec un dos un peu rond », remarque Caroline Peterges. « Il est par ailleurs préférable de privilégier des tapis fins, car les modèles épais risquent de modifier l’adaptation de la selle. Un tapis doit en effet rester discret. »

Bien entretenir son tapis de selle

En général, les tapis de selle en matières naturelles sont plus respirants que ceux fabriqués dans des matériaux synthétiques. Mais peu importe le tissu, un entretien régulier et adéquat est nécessaire pour préserver la beauté de l’équipement mais aussi ses éventuelles caractéristiques techniques. Caroline Peterges déconseille toutefois les produits agressifs et lavages trop fréquents en machine, notamment car l’essorage peut abimer le tapis et lui faire perdre sa tenue. Par contre, il est utile de bien faire sécher son tapis de selle après chaque utilisation et de lui donner un bon coup de brosse (y compris à l’intérieur) pour enlever la poussière, les poils et les traces de transpiration.  

Comme vous pouvez le constater, bien choisir et utiliser son tapis de selle n’implique pas forcément d’acheter un modèle cher et n’empêche évidemment pas de prendre en compte le look. Il est par contre important d’observer le dos de sa monture et d’être attentif à la forme ainsi qu’aux matériaux qu’on choisit. Votre cheval vous en sera certainement reconnaissant !