Marlène Chanoine, le massage équin pour allier bien-être et performance
Connue dans de nombreuses écuries, Marlène Chanoine exerce un métier particulièrement en vogue : celui de masseuse pour chevaux. A l’heure où ce terme est souvent utilisé à tort et à travers, elle met un point d’honneur à faire évoluer sa profession dans le bon sens en s’impliquant dans les formations et en étoffant elle-même ses compétences avec des disciplines complémentaires comme l’hirudothérapie, l’algothérapie, etc. Sa priorité reste cependant d’apporter du bien-être aux chevaux tout en prévenant les problèmes et en améliorant leurs performances. Rencontre :
Lorsque Marlène Chanoine arrive dans une écurie, les chevaux qui la connaissent lui réservent généralement un accueil chaleureux car ils savent qu’ils vont passer un bon moment grâce aux massages prodigués par ses mains expertes. Marlène Chanoine est en effet masseuse équin et canin, et fut parmi les premières à se former dans ce domaine qui était encore méconnu en Belgique il y a quelques années.
C’est évidemment sa passion et son expérience équestres qui l’ont menée sur cette voie : « Lorsque j’étais cavalière, je tournais en compétition sur des épreuves jusqu’à 1m25 avec ma jument et je me rendais compte que parfois, elle était très raide », raconte Marlène Chanoine. « Comme j’ai toujours été attirée par les massages, je pratiquais un peu sur ma jument et elle était particulièrement réceptive. Cela m’a donné envie d’aller plus loin, j’ai commencé à faire des recherches sur internet pour trouver une formation qui me permettrait de me professionnaliser dans ce domaine et de pratiquer un métier en lien avec les chevaux. »
Comme il n’existait rien dans ce secteur en Belgique à l’époque, Marlène Chanoine s’est tournée vers la France et a suivi la formation Equiphysio durant l’année 2016. Ce cursus est actuellement l’un des plus complets dans le domaine car il rassemble sur un an plus de 1.000 heures de cours, stages pratiques et périodes de recherches pour la soutenance qui valide la certification finale. Depuis peu, la formation Equiphysio est aussi présente en Belgique et Marlène Chanoine s’occupe d’ailleurs de la logistique. Cependant, il n’existe toujours pas d’accès à la profession donc même des personnes ayant suivi quelques jours de stage ou de formation peuvent aujourd’hui se prétendre masseur équin et exercer.
Cette situation peut parfois nuire à l’image de la profession, et même comporter certains risques. « Il y a par exemple certains dangers à pratiquer le stretching si l’on n’est pas formé », souligne Marlène Chanoine. « Au niveau du massage, on peut passer à côté d’une douleur ou même l’accentuer. Si le cheval a par exemple mal au niveau digestif et que le masseur n’en tient pas compte, cela peut déclencher une colique. » Les professionnels comme Marlène Chanoine veillent donc à être très attentifs aux limites de leur métier, et travaillent en étroite collaboration avec les autres professionnels de la santé équine. « Je ne vais par exemple pas intervenir durant la phase aigüe d’une tendinite, mais par contre je pourrai prendre en charge le cheval après pour éviter les compensations, atténuer les douleurs musculaires et améliorer le fonctionnement de son corps. »
« Les chevaux sont très réceptifs donc le massage sert aussi à les rendre plus souples et plus disponibles dans le travail. »
Le terme de kinésithérapeute n’est pas autorisé dans le domaine équin mais le rôle et les techniques des masseurs comme Marlène Chanoine s’en approchent assez souvent. La jeune femme est donc régulièrement sollicitée dans les écuries de sport ou lors des revalidations, mais selon elle les bienfaits du massage équin s’appliquent à tous les chevaux : « L’intérêt est autant d’améliorer le bien-être que la performance », souligne-t-elle. « Dans les écuries de concours, j’interviens souvent le lundi après les compétitions mais mon travail peut également être utile pour soulager les vieux chevaux qui souffrent de problèmes comme l’arthrose. Les chevaux sont très réceptifs donc le massage sert aussi à les rendre plus souples et plus disponibles dans le travail. Et puis enfin, masser a un intérêt préventif car le fait de toucher directement les équidés avec les mains permet parfois de détecter des problèmes en amont. »
La main est en effet le principal outil de travail de Marlène Chanoine, mais la jeune femme est aussi formée à l’hirudothérapie et n’hésite pas à compléter ses massages par des enveloppements d’algues, des traitements à l’argile ou à la boue marine, des pads et autres. « En général je masse d’abord, puis je peux m’aider d’autres techniques si nécessaire », précise-t-elle. « Je possède par exemple un laser à froid qui me permet de soulager de grosses contractures que je n’aurais pas réussi à régler totalement à la main. Je peux aussi utiliser de l’argile pour créer un effet drainant ou cryogénisant si nécessaire. »
Les techniques utilisées dépendent donc des chevaux, tout comme la fréquence des massages. Marlène Chanoine préconise bien sûr d’y avoir recours le plus souvent possible, mais précise qu’un bilan trimestriel est déjà une bonne base, d’autant plus qu’elle donne généralement des conseils aux propriétaires et cavaliers pour améliorer eux-mêmes le bien-être de leurs chevaux.
Pour ceux qui désirent un suivi plus intensif, la jeune femme accueille aussi des chevaux en pension à Ghlin, dans une écurie privée qu’elle loue au sein de l’Hippodrome de Wallonie avec son compagnon Jonas Sadoun. « Il est cavalier d’obstacle et nous avons des bois à proximité, nous sommes donc bien outillés pour la remise en route des chevaux de sport par exemple. Nous faisons en sorte de coller au mieux aux besoins des équidés avec du foin à volonté, des sorties quotidiennes au paddock si l’état de santé le permet, etc. Le fait d’avoir des chevaux en pension à la maison me permet d’être un peu moins souvent sur les routes, mais aussi d’offrir une prise en charge plus complète en matière de bien-être ou de revalidation. Dans ce dernier cas, je travaille bien sûr en collaboration avec les vétérinaires, maréchaux-ferrants et autres. En général, cela donne des résultats très rapides et permet de diminuer significativement la durée nécessaire pour la guérison. »
Peu importe les cas, Marlène Chanoine cherche cependant moins la rapidité que l’efficacité. Ce qui la motive au quotidien dans son métier, c’est en effet de détecter les douleurs d’un cheval puis de le quitter en sachant qu’il va mieux !
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