Les fautes à l’obstacle ne seraient pas le fruit du hasard !
A l’obstacle, certaines fautes sont faciles à comprendre et d’autres moins. Selon des chercheuses de l’Université de Prague, les barres et refus ne seraient toutefois pas dus au hasard ! Elles ont en effet analysé de nombreux parcours en CSI 5* et ont déterminé différents facteurs propices à ces fautes. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, le cheval semble avoir moins d’importance que le cavalier…
Dans un parcours d’obstacles, les chefs de piste cherchent généralement à répartir les fautes, mais certaines difficultés causent plus de dégâts que d’autres. Klára Ničová et Jitka Bartošová, chercheuses à l’Institut des sciences animales de l’Université tchèque des sciences de la vie de Prague, ont voulu savoir si certains facteurs influençaient ces barres et refus. Pour cela, elles ont analysé en vidéo pas moins de 144 cavaliers et 222 chevaux lors d’un peu plus de 600 parcours (premier tour et barrage) réalisés en Coupe du monde FEI (CSI 5*) au sein de la ligue ouest-européenne. En tout, les scientifiques ont visualisé un total de 9114 efforts sur 320 obstacles, parmi lesquels des oxers, des barres de spa, des verticaux, des murs, des bidets, etc.
Ces observations ont permis de dégager des statistiques intéressantes, comme le taux global de fautes (refus, barres, abandons). Il était seulement de 7,85%, dont 8,12% de fautes lors du premier tour et 6,08% durant le barrage. Lors du premier tour, les chercheuses ont constaté que les erreurs pouvaient être liées à la place de l’obstacle dans le parcours : plus le saut arrive tard, plus les probabilités de fautes sont élevées. En ce qui concerne le type d’obstacle, des différences notables ont seulement été observées dans les extrêmes : les barres de spa sont généralement les moins fautives alors que les verticaux avec bidet poussent le plus à la faute. Les oxers (avec ou sans eau) et les verticaux font aussi partie des obstacles où sont généralement commises le plus d’erreurs, alors que les murs offrent finalement moins de probabilités de faute.
Les scientifiques ont aussi observé que les fautes sont moins nombreuses sur les obstacles isolés que sur les combinaisons. En général, la probabilité de commettre une erreur était la plus élevée sur le premier saut d’un double.
L’étude tchèque s’est par ailleurs intéressée aux cavaliers et aux chevaux et n’a pas remarqué d’influence du sexe du cheval et du cavalier, ni de l’expérience de la monture vis-à-vis des performances. Par contre, lors du premier tour, l’expérience du cavalier semble jouer puisque ceux ayant le plus de départs en compétition présentaient moins de probabilité de commettre des fautes. Par contre, cette probabilité n’est pas influencée significativement par la vitesse ou le sens d’approche de l’obstacle selon l’étude.
Etalons et juments plus rapides
Au barrage, les observations sont par contre un peu différentes. L’abord des obstacles ainsi que l’expérience du cheval ont une influence sur la probabilité de commettre des fautes, tout comme le cavalier et la vitesse. Les chances de faire des erreurs diminuent en effet lorsque l’expérience du cavalier est plus importante, mais aussi lorsque la vitesse est plus élevée.
Les chercheuses ont également observé une autre chose intéressante lors du barrage, à savoir que la vitesse est subtilement plus élevée chez les chevaux ayant participé à davantage d’épreuves auparavant. L’étude a également souligné que les hongres avaient tendance à être légèrement plus lents que les étalons et les juments, par contre le sexe et l’expérience du cavalier ne semblent pas avoir d’effet sur la vitesse.
De manière globale, cette analyse révèle que les facteurs influençant les fautes en jumping varient entre le premier tour et le barrage, et que la position du saut (notamment dans une combinaison), le type d’obstacles ou encore la vitesse font partie de ces facteurs. L’étude souligne aussi à quel point le cavalier joue un rôle important. Selon les chercheuses tchèques, l’expérience de ceux-ci diminue en effet la probabilité de commettre des erreurs car elle pourrait être associée « à une meilleure estimation de l’effort de saut et une adaptation plus facile aux différents parcours de compétitions, ainsi qu’à une position mieux équilibrée pendant le saut par rapport aux cavaliers moins expérimentés ». Pour réduire les erreurs à l’obstacle, il n’y a donc rien de tel que de s’exercer encore et encore !
Retrouvez ici l’étude complète réalisée par l’Institut des sciences animales de l’Université tchèque des sciences de la vie de Prague.