Exercices : varier le galop sur des barres au sol

Rien de tel que les barres au sol pour diversifier le travail ! Dans cet article, la coach et cavalière internationale de complet Virginie Caulier nous détaille deux enchainements pour réguler ses foulées au galop à l’aide de barres à terre. Ces exercices sont notamment très utiles pour apprendre à varier l’allure et perfectionner ses abords en parcours de cross ou de saut d’obstacles. Ils sont aussi plus largement un bon prétexte pour tester et améliorer le niveau de dressage de votre cheval.

Virginie Caulier et Hobama de la Baille Rouge (© Christophe Bortels)

Exercice 1 : varier les foulées entre deux barres

Cet exercice assez classique consiste à entrer des contrats de foulées différents entre deux barres au sol. On peut par exemple positionner celles-ci à 21 mètres de distance l’une de l’autre, et effectuer entre 4 et 8 foulées de galop entre les deux barres. Cet enchaînement est accessible à un grand nombre de chevaux, mais il nécessite toutefois que ceux-ci soient à l’aise sur les barres au sol et soient déjà capables de varier un peu le galop en dehors des barres. L’exercice va toutefois permettre de travailler l’allongement et le rassembler de l’allure, et il aide aussi le cavalier à apprendre à compter et maitriser ses foulées.

Avant de varier le contrat de foulées entre les deux barres, Virginie Caulier conseille de se préparer en effectuant quelques passages « dans un galop normal, avec des foulées régulières et en essayant de placer le franchissement de la barre au milieu de la foulée afin de ne pas fausser la distance entre les barres ». Ces franchissements permettront aussi au cavalier de déterminer le contrat de foulées « de base » de son cheval, c’est-à-dire le nombre de foulées qu’il effectue entre les deux barres lorsqu’il galope dans un rythme et une amplitude normaux. Ce contrat de foulée peut évidemment être différent d’un cheval à l’autre.

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On commencera l’exercice sans varier le contrat de foulées, puis en rajoutant ou en enlevant une foulée. (© Christophe Bortels)

Lorsque le cavalier parvient à répéter les enchainements dans le calme et avec le même contrat de foulées, il peut ensuite commencer à retirer ou ajouter une, puis plusieurs foulées. Sur une distance de 21 mètres, on peut généralement placer 4 à 8 foulées de galop mais les variations doivent être progressives, et il ne sert à rien de modifier le contrat de plusieurs foulées tant que le cheval n’est pas parfaitement à l’aise avec l’ajout ou l’enlèvement d’une seule foulée. « Avec un cheval jeune ou inexpérimenté, parvenir à faire une foulée de plus ou de moins par rapport au contrat de base est déjà bien », souligne Virginie Caulier. « Par contre, il est primordial d’effectuer l’exercice dans les deux sens, c’est-à-dire en travaillant l’allongement comme le rassembler car les deux sont nécessaires en parcours. »

Pour rassembler le galop et donc rajouter des foulées entre les barres, la coach et cavalière conseille d’aborder les barres au sol dans un petit galop, en se rapprochant de la première barre et en s’asseyant sans écraser le dos ni bloquer la main. « Il faut veiller à ce que le cheval reste actif dans ses postérieurs et soit droit, ce qui veut dire qu’il accepte de reporter son poids vers l’arrière-main et de se rassembler. Si le cheval résiste aux aides et ne veut pas raccourcir la foulée, on peut toujours l’arrêter entre les deux barres pour éviter qu’il se précipite. »

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Le cheval doit rester droit et engager ses postérieurs, peu importe qu’on allonge ou rassemble le galop (© Christophe Bortels)

Lorsqu’on veut allonger le galop et enlever des foulées entre les barres, il peut être utile de se mettre en suspension pour libérer un peu le cheval, mais Virginie Caulier préconise de rester attentif à l’équilibre du cheval, pour éviter que celui-ci tombe sur les épaules.

Bref, il ne suffit pas de rentrer le contrat de foulées souhaité, il faut aussi chercher à réaliser l’exercice dans la régularité et avec un cheval aux ordres et en équilibre. Une fois cela maitrisé sur des barres au sol, on peut répéter l’exercice avec des obstacles en commençant par de petites hauteurs et en variant progressivement le nombre de foulées.

Exercice 2 : deux contrats de foulées sur trois barres au sol

Cet exercice est plus complexe, il est donc préférable de l’aborder seulement lorsque les chevaux sont à l’aise avec les variations de foulées sur deux barres. L’enchainement consiste cette fois à franchir trois barres espacées d’environ 12 mètres en réalisant deux contrats de foulées différents comme par exemple :

  • 3 foulées entre les barres 1 et 2, puis 4 foulées entre les barres 2 et 3
  • 2 foulées entre les barres 1 et 2, puis 3 foulées entre les barres 2 et 3
  • 2 foulées entre les barres 1 et 2, puis 4 foulées entre les barres 2 et 3
Les 3 barres au sol doivent être espacées d’environ 12 mètres l’une de l’autre. (© Christophe Bortels)

Il s’agit donc de rassembler le galop assez rapidement pour rajouter une ou deux foulées entre les deux dernières barres du dispositif. « C’est un exercice que j’ai découvert lors d’un stage organisé par la LEWB avec Christopher Burton (ndlr : médaillé de bronze en complet avec l’Australie aux Jeux olympiques 2016) », précise Virginie Caulier. « Il est très intéressant, notamment pour gagner du temps sur le cross. L’enchaînement apprend en effet à jouer avec le galop et permet de reprendre très rapidement son cheval, notamment lorsqu’on galope à grande vitesse puis qu’il faut aborder un obstacle. »

Cet exercice demande de l’obéissance et de l’équilibre de la part du cheval, donc il est réservé aux chevaux déjà dressés et expérimentés. Il est aussi très important d’y aller progressivement et de ne pas augmenter la difficulté tant que l’étape précédente n’est pas acquise. Dans un premier temps, on commencera par franchir le dispositif avec un nombre de foulées égal entre les barres 1-2 et 2-3. Si votre cheval a naturellement tendance à effectuer 3 foulées, vous pouvez ensuite lui en demander 4 tout au long de l’exercice, un peu comme dans l’exercice précédent.

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L’exercice se compose de 3 barres, avec deux contrats de foulées différents entre les barres 1-2 et 2-3. (© Christophe Bortels)

Une fois que le cheval est capable de franchir les trois barres dans le calme et en respectant l’allure demandée, on peut commencer à intégrer les transitions et variations de foulées au cours de l’exercice. Dans un premier temps, on se contentera d’ajouter une seule foulée entre les barres 1-2 et 2-3. Pour ce faire, Virginie Caulier précise que « la transition doit se faire à la battue de la deuxième barre, soit exactement entre les deux contrats de foulées. Il faut oser monter les premières foulées, puis reprendre. Les premières fois, cela peut nécessiter une intervention un peu plus forte du cavalier mais l’objectif est qu’à terme, des aides légères suffisent pour que le cheval rassemble le galop. »

Comme lors de l’exercice précédent, le cheval doit raccourcir la foulée en reportant son poids sur les postérieurs, en engageant ceux-ci et en restant droit. Une fois qu’il est capable d’effectuer cela, on peut demander la même chose en ajoutant deux foulées et non plus une : le cheval effectuera alors par exemple 2 foulées entre les barres 1-2, puis 4 foulées entre les barres 2-3. Cela demandera évidemment un effort plus important mais permettra au cheval d’être mieux préparé à se rassoir et se rééquilibrer, par exemple sur un parcours lors duquel il doit galoper fort puis se rassoir pour aborder un obstacle.

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La transition dans l’exercice peut demander une intervention forte du cavalier au début, mais par la suite des aides légères doivent suffire. (© Christophe Bortels)

Gardez à l’esprit que ces deux exercices et leurs différentes variantes ne doivent évidemment pas être réalisés en une seule séance. En fonction de votre niveau et celui de votre cheval, il vous faudra plus ou moins de temps pour exécuter ces enchaînements avec régularité et décontraction. Par contre, rien ne vous empêche de travailler régulièrement sur ces exercices car ils vous aideront ensuite à l’obstacle ou en cross !

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !