Hirudothérapie : des sangsues pour soigner les chevaux

Avec la popularité grandissante des médecines naturelles, certains propriétaires offrent des séances d’hirudothérapie à leur cheval en cas de lésions. Grâce aux vertus présentes dans la salive des sangsues médicinales, les résultats sont très encourageants et le traitement ne présente que très peu d’inconvénients. La vétérinaire Cécile Grouiller nous en dit plus sur la pratique et ses applications.

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Peu répandue en Belgique, l’hirudothérapie a pourtant de nombreux atouts dans sa poche. En effet, ce traitement à l’aide des sangsues médicinales présente à la fois de nombreux avantages pour certaines pathologies et relativement peu d’inconvénients. La vétérinaire Cécile Grouiller nous en dit plus sur cette médecine naturelle: «Un des atouts principaux est le caractère non-dopant qui est intéressant pour les chevaux de sport ainsi que le fait qu’il y ait peu d’effets secondaires et de risques car il s’agit d’un traitement non-invasif. C’est la salive de la sangsue qui a des actions anti-douleur, vasodilatatoire, anti-coagulante et cicatrisante.» Cependant, les sangsues étant des êtres vivants, ils faut veiller à différents éléments afin qu’elles fassent correctement leur «travail». « L’hiver les sangsues ont froid, ce qui les endort. Il faut donc veiller à les rincer à l’eau chaude une fois placées pour qu’elles continuent de manger», explique Cécile Grouiller. « De plus, les odeurs les incommodent, donc le cheval ne doit pas avoir eu des crèmes ou des produits sur la zone de morsures. Et lorsqu’il fait orageux, les sangsues ne mordent pas bien.»

Indiquée pour différentes pathologies

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L’hirudothérapie permet notamment de soulager les poneys en cas de fourbure. (© Pixabay)

L’hirudothérapie possède un large champ d’action. Elle est particulièrement adaptée pour traiter l’arthrose, les tendinites, desmites et lésions ligamentaires, la dorsalgie, le syndrome naviculaire, la mammite, la fourbure, les hématomes, la synovite, les abcès,… Ce type de traitement permet de s’attaquer à la fois au processus inflammatoire et à l’origine de l’inflammation, qu’il s’agisse d’une lésion ou d’un hématome. Ceci permet de relancer le système vasculaire, ce qui va accélérer la cicatrisation, réduire l’inflammation et soulager la douleur. L’idéal est d’agir rapidement pour minimiser les séquelles. De plus, l’hirudothérapie est un traitement adaptée à tous. «Il n’y a pas vraiment de contre-indications. Sauf évidemment si un souci de coagulation est connu chez le cheval, s’il est allergique ou s’il est traité aux anti-coagulants. En cas d’anémie, il faut éviter de traiter une grande zone également. En cas de fièvre ou de phénomène inflammatoire aigu, on attendra que cela soit passé», précise Cécile Grouiller.

Une technique encore peu répandue

La pratique n’est pas encore très répandue en Belgique, contrairement à d’autres médecines naturelles. «Elle est toutefois utilisée dans certaines cliniques, j’ai déjà vu Equitom en parler dans le cas de thrombo-phlébite de la veine jugulaire», souligne la vétérinaire. «En Allemagne c’est une pratique beaucoup plus répandue tout comme la larvothérapie. D’ailleurs les sangsues que j’utilise sont commandées dans un laboratoire allemand. Il ne faut pas obligatoirement être vétérinaire pour pratiquer l’hirudothérapie, c’est accessible aux professionnels de la santé équine tels que les ostéopathes, masso-physiothérapeutes ou praticiens shiatsu

Côté budget, il faut généralement compter entre 150 et 250€ par séance, qui dure environ 1h30-2h. Le tarif est fonction du nombre de sangsues nécessaires au traitement de la zone concernée. Convaincue des bienfaits de l’hirudothérapie, Cécile Grouiller n’a qu’une recommandation à faire : passer outre le côté peu ragoûtant des sangsues car leurs bienfaits sont nombreux !

Gaëlle Colinet

Cavalière depuis plus de vingt ans, Gaëlle a pratiqué le dressage et l'obstacle en centre équestre jusqu'à se sentir capable d'expérimenter avec son propre cheval. Journaliste équestre depuis six ans, elle est heureuse de partager ses découvertes, en particulier dans les domaines du comportement, du bien-être, de l'alimentation et de la gestion quotidienne.