Comment se débarrasser durablement des rumex ?

Faciles à reconnaître, les rumex sont malheureusement trop souvent présents dans les prairies. Avec leurs racines profondes et solides et leurs très nombreuses graines, ils se propagent durablement et finissent parfois par coloniser la prairie, limitant l’apport en fourrage frais pour le cheval. Avec un peu d’investissement en temps, et surtout les bons réflexes, venez à bout des rumex de manière durable.

Le cheval et les rumex
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Quelle que soit la région d’Europe où vous vous trouvez, rares sont les prairies épargnées par les rumex. En effet, il s’agit de la mauvaise herbe la plus fréquente dans les prairies pour chevaux. Avec sa croissance rapide et son haut pouvoir reproducteur, cette plante peut rapidement coloniser toute une partie de votre prairie. Mais les rumex n’apparaissent pas par hasard. En effet, ils sont attirés par les sols riches en azote, ce qui coïncide généralement avec les zones de refus. Une des principales forces du rumex est son pouvoir de régénération. Autrement dit, si vous le fauchez, il va épaissir sa racine et se régénérer plus tard dans la saison, ou l’année suivante.

Gare aux graines!

Le rumex se propage à une très grande vitesse grâce aux très nombreuses graines présentes sur chacun de ses plants. En effet, un seul pied produit entre 100 et 60.000 graines par an. Celles-ci sont très légères et volatiles, et plus le plant est haut, plus loin iront les graines. De plus, une fois les graines tombées au sol, elles peuvent survivre plusieurs décennies dans la terre. En cas d’ingestion par les chevaux, ces graines survivent également au passage dans le tractus digestif, ce qui permet une plus grande propagation en terme de distance. C’est pourquoi il est primordial d’agir avant la montée en graines.

les rumex
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Les techniques manuelles

En matière de rumex, le meilleur outil restera manuel. Le premier moyen d’éviter leur propagation est de les faucher avant la floraison et d’ensuite les ramasser afin d’éviter la dissémination des graines. Ces plants ramassés doivent idéalement être brûlés ou compostés afin d’éviter qu’ils n’ensemencent une autre zone. Cette technique limite la propagation, mais ne va pas diminuer la présence des rumex, à cause de la régénération.

Afin de s’en débarrasser, rien ne vaut l’arrachage à la main. L’hiver ou l’automne sont les saisons idéales pour le faire, car la terre est humide et meuble. Notez que plus le plant est jeune et petit, plus l’extraction sera facile car les racines seront proportionnelles. En cas de grand plant, munissez-vous idéalement d’une fourche à rumex ou d’une pioche afin d’aller chercher les racines en profondeur. Pour éviter la régénération, il faut arracher au moins 15 cm de racine.

Les techniques chimiques

Il est aussi possible d’utiliser des substances anti-dicotylédones en cas de traitement plante par plante. Mais comme pour tout traitement chimique, les précautions à prendre sont nombreuses. Il n’est pas question de traiter à n’importe quelle saison, car sa sève doit être descendante et le taux d’humidité élevé. Cependant, il ne faut surtout pas traiter si des pluies abondantes sont annoncées ou en cas de fortes chaleurs. De plus, la parcelle ne peut être accessible aux chevaux pendant plusieurs semaines après le traitement.

Vous l’aurez compris, il n’y a pas de solution miracle pour venir à bout des rumex. L’idéal étant de combiner différentes techniques et surtout de faire un plan de gestion raisonné des prairies afin d’éviter le surpâturage, terrain de prédilection des rumex. C’est au bout de plusieurs années de traitement que la différence se fera sentir.

Gaëlle Colinet

Cavalière depuis plus de vingt ans, Gaëlle a pratiqué le dressage et l'obstacle en centre équestre jusqu'à se sentir capable d'expérimenter avec son propre cheval. Journaliste équestre depuis six ans, elle est heureuse de partager ses découvertes, en particulier dans les domaines du comportement, du bien-être, de l'alimentation et de la gestion quotidienne.