Les chevaux belges nombreux et performants aux Jeux olympiques de Tokyo

Quand on demande aux éleveurs quel est leur rêve, beaucoup répondent qu’ils aimeraient voir un jour un de leur produit aux Jeux olympiques. Pour plusieurs Belges, c’est devenu une réalité ! Cette année encore, les stud-books et éleveurs du pays étaient bien représentés dans les trois disciplines aux Jeux olympiques, et surtout en jumping. Petit tour d’horizon des chevaux belges qui étaient présents – et se sont illustrés – à Tokyo.

H&M All In, sBs doublement médaillé à Tokyo (© FEI)

La réputation de l’élevage belge n’est plus à faire dans le monde équestre, surtout en saut d’obstacles. Les chevaux nés et/ou élevés en Belgique s’exportent en effet dans le monde entier et sont généralement nombreux à figurer sur les listes de départ lors des grosses échéances.

Les Jeux olympiques de Tokyo n’ont pas fait exception à la règle, puisqu’on retrouvait des représentants des trois stud-books belges de chevaux de sport (BWP, SBS et Zangersheide) dans chacune des disciplines.

Quelques chevaux belges en dressage et en complet

C’est en dressage qu’ils étaient les moins nombreux, avec trois BWP au départ. Il s’agissait notamment de Intermezzo van het Meerdaalhof (IPS Gribaldi x Balzflug) et Fil Rouge (Stedinger x Argentinus), les montures des Belges Domien Michiels et Laurence Roos. Le Finlandais Henri Ruoste montait également un cheval belge du nom de Kontestro DB (Contendro I x Cassini II).

Alpaga d’Arville (© Libby Law Photography / FEI)

Les trois stud-books belges étaient par contre représentés par un total de 5 chevaux en complet, dont le SBS Alpaga d’Arville (Wunder Boy vd Zuuthoeve x Shamaraan XX) monté et élevé par Lara de Liedekerke-Meier. On peut aussi citer Z (Asca x Babouche vh Gehucht Z), qui a fini 21e en individuel et 6e par équipe avec l’Américain Phillip Dutton. L’Italienne Susanna Bordone a quant à elle terminé 18e en individuel avec Imperial van de Holtakker, un BWP par Quidam de Revel et Argentinus. Deux autres chevaux belges étaient montés par des Hongkongais et Chinois à Tokyo : le BWP Tayberry (Feridoon x Kimball) et la jument Z Lady Chin v’t Moerven  Z (Lord Chin x Matchero).

On notera que les chevaux français étaient particulièrement bien représentés en concours complet lors de ces JO, et notamment aux premières places ! Les trois chevaux médaillés en individuel sont en effet tous Selle-Français : Amande de B’Neville (Oscar des Fontaines x Elan de la Cour), Toledo de Kerser (Diamant de Semilly x Papillon Rouge) et Vassily de Lassos (Jaguar Mail x Jalienny X).

La quantité et la qualité en jumping

Si la présence des chevaux belges était plutôt discrète en dressage et en complet, il était impossible de passer à côté d’eux en saut d’obstacles ! Sur les quelque 90 équidés qui sont entrés en piste lors des compétitions par équipe et individuelle, un peu plus d’un quart était issu de stud-books belges. De nombreux équidés pouvaient aussi être reliés à la Belgique par le fait qu’ils y sont nés, qu’ils sont issus de reproducteurs belges ou encore qu’ils ont été formés par des cavaliers du pays.

L’équipe suédoise à Tokyo (© FEI)

En plus d’être nombreux, les chevaux belges se sont aussi montrés performants en jumping puisque plusieurs d’entre eux ont aidé leurs cavaliers à se hisser sur les podiums individuel et par équipe. La redoutable équipe suédoise qui s’est parée d’or et a dominé presque toutes les épreuves comptait par exemple 100% de chevaux belges ! King Edward (Edward x Feo de Lauzelle) et H&M Indiana (Kashmir van Schuttershof x Animo’s Hallo) montés respectivement par Henrik von Eckermann et Malin Baryard-Johsson sont en effet des BWP nés en Belgique. Peder Fredricson faisait quant à lui équipe avec H&M All In, un hongre SBS par Kashmir van Schuttershof et une mère par Andiamo. H&M All In est né aux Pays-Bas mais a été monté dans sa jeunesse par Nicola Philippaerts avant de rejoindre Peder Fredricson avec qui il a accumulé un palmarès impressionnant. Le couple a en effet été sacré champion d’Europe en 2017, a terminé troisième de la Finale de la Coupe du monde en 2019 ou encore vice-champion olympique en individuel aux Jeux olympiques de Rio et Tokyo.

Don Juan van de Donkhoeve (© FEI)

On retrouvait aussi sur le podium individuel de Tokyo un autre cheval belge : le Zangersheide Beauville Z (Bustique x Jumpy des Fontaines) qui a terminé troisième avec le Néerlandais Maikel van der Vleuten. Au niveau des équipes, la Suède médaillée d’or n’était pas la seule à compter des chevaux belges. On retrouvait par exemple chez les médaillés d’argent américains le SBS Don Juan van de Donkhoeve (Bamako de Muze x Heartbreaker) monté par Jessica Springsteen. Jusqu’en 2019, l’étalon évoluait sous la selle de la Belge Eléonore Lambilliotte.

Dans l’équipe belge qui a décroché le bronze, Pieter Devos était par contre le seul à monter un cheval issu d’un stud-book du pays, en l’occurrence Claire Z (Clearway x Coronado). Il faut toutefois noter que Niels Bruynseels qui a participé à la compétition individuelle faisait équipe avec une monture belge : le SBS Delux van T&L (Toulon x Landetto).

La liste est loin de s’arrêter à ces quelques chevaux qui ont hissé leurs cavaliers sur les podiums à Tokyo. Ces Jeux olympiques rassemblaient aussi d’autres chevaux belges qui performent régulièrement au plus haut niveau, comme par exemple Killer Queen VDM (Eldorado vd Zeshoek TN x For Pleasure) montée par l’Allemand Daniel Deusser, Identity Vitseroel (Air Jordan x Darco) qui représente l’Australie avec Edwina Tops-Alexander ou encore Hello Jefferson (Cooper van de Heffinck x Irco Mena) qui s’illustre avec Scott Brash. Né chez Bernard Mols, Hello Jefferson a d’abord évolué en international avec la Belge Charlotte Philippe avant de rejoindre les écuries du Britannique.

Berlux Z (© FEI)

Berlux Z (Berlin x Major de la Cour), qui a montré de belles choses à Tokyo sous la selle de Simon Delestre, est lui aussi issu d’un stud-book belge. Le cheval a d’ailleurs tapé dans l’œil de la famille Hochstadter qui vient d’acheter le gris.

On retrouvait également des chevaux de stud-books belges sous la selle d’autres cavaliers marocains, égyptiens, chinois, tchèques, néo-zélandais, mexicains, allemands, etc… La preuve que cet élevage est reconnu dans le monde entier, y compris dans les pays avec un niveau équestre élevé !

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !