Un robot-scanner unique en Europe chez Equitom

La clinique Equitom, à Lummen, vient de mettre en service un scanner robotisé unique en Europe. L’outil permet de réaliser des examens debout et sans anesthésie générale, ce qui était jusqu’à présent impossible avec les scanners classiques. Cette innovation est non seulement un atout pour la célèbre clinique équine, mais aussi pour les propriétaires de chevaux !

Ce scanner robotisé a été développé aux Etats-unis (© Christophe Bortels)

Installée à Lummen depuis 2002, la clinique équine Equitom n’a cessé de se développer au fil des ans et a acquis une renommée internationale. Cette réputation, elle la doit notamment à son savoir-faire et ses nombreux équipements (scanner IRM, scintigraphie, écographie de pointe,…), auxquels vient de s’ajouter un robot-scanner innovant conçu aux Etats-Unis. Il s’agit du premier en Europe, et du troisième à l’échelle de la planète. Les deux autres sont installés à l’hôpital équin de Dubaï et à l’Université de Pennsylvanie.

Ce scanner « EDAMIS » a la particularité d’être composé de deux bras robotisés et articulés capables de pivoter autour du cheval debout. Sa forme et son fonctionnement sont donc tout à fait différents des scanners classiques en forme de tunnel dans lesquels il faut s’allonger pour l’examen. C’est cet élément en particulier qui a poussé Tom Mariën, chirurgien et fondateur d’Equitom, à équiper sa clinique d’un tel robot : « Un scanner classique nécessite une anesthésie générale du cheval, ce qui n’est pas sans risque avec un tel animal. Des complications peuvent en effet survenir lors de la sédation ou du réveil, et les propriétaires de chevaux de valeur hésitent parfois à prendre ce risque. Grâce au système ouvert du robot-scanner, on peut désormais effectuer des examens avec un cheval debout et légèrement sédaté. »

Des scanners plus fréquents peuvent donc être envisagés, notamment dans un but de prévention chez les chevaux de sport ou de course. « Des examens réguliers permettent par exemple de détecter des micro fractures ou autres problèmes à un stade précoce, et de mieux les soigner », illustre Lothar Vanslambrouck, chef du département orthopédique chez Equitom. Cette possibilité est renforcée par le fait que les examens avec le scanner robotisé sont très rapides : il suffit de quelques minutes de préparation et d’une trentaine de secondes pour capter les images. « Les bras robotisés viennent de l’industrie automobile et sont donc très rapides », explique Zoë Joostens, spécialiste en imagerie médicale à la clinique. « Ils ont été fortement ralentis pour les chevaux. La machine est aussi équipée de systèmes qui permettent de l’arrêter à la demande ou si le cheval la touche. »

Utile aussi pour la chirurgie

Le robot-scanner EDAMIS et son installation représentent un investissement d’environ un million d’euros, mais les examens avec cet appareil ne seront pas plus coûteux. L’absence d’anesthésie générale permet au contraire de rester dans un budget inférieur à celui d’un scanner classique. Ce dernier ne disparaîtra toutefois pas de la clinique Equitom, car les deux appareils sont complémentaires et ne couvrent pas nécessairement les mêmes zones du corps du cheval.

La salle qui accueille le robot-scanner est aussi équipée pour les opérations (© Christophe Bortels)

Le scanner robotisé permet notamment d’examiner dans leur ensemble des zones comme la colonne (tête, nuque et dos) et les jambes (du milieu du radius au tibia). La technologie 3D et la correction des mouvements du cheval assurent des images et un diagnostic très précis, qui sont utiles par exemple pour préparer une chirurgie en cas de fracture complexe. La pièce qui accueille le robot-scanner a par ailleurs été conçue pour pouvoir être convertie en salle d’opération et réaliser des interventions (notamment de neurochirurgie) en étant guidé par les images de la machine. Bref, on peut parler d’une véritable avancée pour la médecine équine !

Equitom ne compte par ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Un projet est notamment prévu pour agrandir l’infrastructure de Lummen et la construction d’une nouvelle clinique débutera en septembre en Wallonie, dans la province de Namur. 

Ces investissements sont notamment rendus possibles grâce à un partenariat avec le fonds d’investissement Bencis. Cette collaboration devrait aussi déboucher sur l’extension d’Equitom à l’international, avec la création de cliniques supplémentaires dans les pays limitrophes de la Belgique.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !