Le travail hippomobile au centre des préoccupations

Le travail hippomobile et la traction chevaline parviennent petit à petit à se (re-)créer une place au sein de notre société. Cette évolution positive, nous la devons à des initiatives individuelles qui fleurissent ci et là, mais également à des encouragements issus de différentes instances politiques. Une formation sur l’utilisation du matériel de chantiers hippomobiles a ainsi été donnée par le Centre Provincial Les Métiers du Cheval, à Ghlin, dans le cadre du projet EQWOS.

Travail hippomobile
© Christian Simonart/Cheval-in

Installé à Ghlin sur le même site que l’Hippodrome de Wallonie, le Centre Provincial Les Métiers du Cheval multiplie ses missions ces dernières années. Outre son important volet enseignement (secondaire, en alternance et promotion sociale), il organise également de nombreux stages et animations durant l’année et développe aussi de plus en plus le travail hippomobile. « Le Centre a pour mission la sauvegarde et la mise en valeur des chevaux de trait », précise à cet égard Gil Amand, directeur du Centre Provincial Les Métiers du Cheval. « Nous travaillons avec deux Boulonnais, un Trait Breton, deux Ardennais, un Trait Belge et des ânes qui appartiennent tous au Centre. Nous remettons ces chevaux en valeur et nous recevons de plus en plus de demandes pour nos services, de la part d’institutions provinciales et des communes. »

Travail hippomobile
© Christian Simonart/Cheval-in

Un projet dans les cartons

Mi-juin, le Centre Provincial Les Métiers du Cheval dispensait une formation sur le thème de l’utilisation du matériel de chantiers hippomobiles. Cette formation était ouverte aux meneurs d’attelage des trois versants du projet EQWOS (France, Wallonie et Vlaanderen). Quatre stagiaires ont ainsi profité des conseils d’Eric Legat et Melvin Detrain, agents qualifiés dans les métiers du cheval, meneurs et formateurs. « Nous leur apprenons l’utilisation du matériel hippomobile comme la herse, la brosse, le char à bancs et l’équibenne. »

Parmi les stagiaires du jour figurait Etienne Olivier, 61 ans, d’Erquelinnes. Ce dernier s’est offert un Trait du Nord voici trois ans et souhaite désormais lancer son activité. « J’aimerais développer une activité de service avec mon cheval mais ce n’est encore qu’au stade de projet », signale-t-il. « Cette formation est intéressante car elle m’a permis de découvrir du matériel mais aussi d’échanger avec des personnes qui ont de l’expérience dans le travail hippomobile. C’est une passion pour moi. Comme je suis forgeron-chaudronnier de métier, j’observe beaucoup le matériel et principalement l’avant-train que je me vois bien construire moi-même. Je prends des notes et des photos pour m’inspirer. »

Les deux Boulonnais du Centre Provincial Les Métiers du Cheval

Trouver des débouchés…

Egalement présente à Ghlin, mais pas comme stagiaire, Hélène Dubois représentait le syndicat d’élevage du Cheval Trait du Nord. Chargée de projet pour le Pôle Cheval Trait du Nord, elle « cherche des débouchés pour nos Traits du Nord et ainsi sauver la race ». Celle-ci est effectivement au plus mal avec soixante-huit naissances à peine en 2020. « C’est la cata », regrette-t-elle. « Nous serions contents de dépasser la barre des cent naissances annuelles. La race ne serait pas sauvée pour autant mais ce serait déjà un bon pas dans la bonne direction. »

… et des prestataires

En attendant, Hélène Dubois sent un vent nouveau souffler sur l’utilisation du cheval et donc du Trait du Nord. « Ramassage scolaire, balayage des rues,… les possibilités sont multiples. Nous devons trouver les communes intéressées mais aussi les prestataires qui pourront assurer ce travail hippomobile », explique la Française. « Cela bouge dans le bon sens actuellement. L’écologie devient une préoccupation pour les communes et le cheval s’inscrit parfaitement dans cette idée. Le cheval a aussi un avantage aux niveaux social et économique. »

Travail hippomobile
© Christian Simonart/Cheval-in
EQWOS, qu’est-ce que c’est ?

EQWOS est un projet soutenu par le programme Interreg (France, Wallonie, Vlaanderen), qui est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER). « Le projet EQWOS est parti d’un constat simple : des deux côtés de la frontière, la filière équine dispose d’atouts majeurs, les plus importants étant notre situation géographique au coeur de l’Europe du Cheval et notre savoir-faire reconnu mondialement. Cependant, chaque filière présente sur chaque versant travaille de manière isolée à ce jour. Aujourd’hui, par ce projet EQWOS, nous voulons créer un cluster Equin qui contribuera à faire de la Zone « FWV » un territoire leader en Europe du cheval toutes disciplines. Ce cluster ne sera pas spécifique à une sous-filière en particulier mais global à l’ensemble en travaillant à la fois sur le domaine des courses, du cheval de sport, du cheval de trait et des acteurs transversaux. »
Présenté sur son site internet, le projet EQWOS se veut donc ambitieux. Comme on peut le constater sur sa page Facebook, les activités mises en valeur (formation, ramassage scolaire, démonstration de la balayeuse, …) sont déjà nombreuses et concernent pour le moment surtout le cheval de trait et la traction chevaline.

Christian Simonart

Co-fondateur de Cheval-in, Christian est depuis toujours passionné par le cheval et son univers. Cavalier amateur depuis sa plus tendre enfance, fan de découvertes chevalines en tout genre et grand partisan de l'utilisation (respectueuse) du cheval dans nos villes comme dans nos campagnes, il est journaliste équestre depuis près de vingt ans.