Trois exercices pour travailler les changements de pied au galop
Beaucoup de cavaliers rêvent d’avoir un cheval qui exécute les changements de pied au galop sur demande. Cela réclame un peu de travail et de rigueur, mais chacun peut y parvenir qu’importe sa discipline ! La cavalière et entraineuse de dressage Françoise Hologne-Joux nous explique le travail de base à effectuer, ainsi que trois exercices pour progresser dans les changements de pied.
Le cheval est capable de galoper sur le pied gauche comme sur le pied droit, et le changement de pied permet de passer de l’un à l’autre sans repasser au trot. « C’est tout simplement un nouveau départ au galop dans le galop », souligne Françoise Hologne-Joux.
Le mouvement du changement de pied est naturel pour les chevaux, puisqu’ils l’effectuent en liberté. L’obtenir sur demande sous la selle nécessite cependant un apprentissage spécifique, ainsi que certaines bases qui permettront au cheval de comprendre l’exercice et de l’effectuer correctement. On cherchera en effet à ce que le cheval change de pied quand le cavalier le décide, et non dès qu’il effectue un changement de main ou de direction au galop.
Les quelques prérequis avant d’entamer les changements de pied au galop sont :
- maitriser la mobilisation des épaules et des hanches, notamment les épaules en dedans et travers
- avoir un cheval bien en équilibre dans son galop, tant au niveau latéral que longitudinal. Le cheval doit notamment être capable d’effectuer une petite volte au galop avec des aides légères
- pouvoir effectuer des transitions du pas vers le galop et du galop vers le pas
- démarrer au galop sur le bon pied ou au contre-galop selon la demande du cavalier
- être capable de rester au contre-galop (galop à faux) en ligne droite comme dans les courbes
Trois exercices pour varier et progresser
Comme l’explique Françoise Hologne-Joux, « il est intéressant de ne pas toujours demander le changement de pied dans les mêmes circonstances afin d’éviter que le cheval anticipe, chauffe ou se lasse. L’exercice doit en effet rester ludique, on doit se contenter de peu et récompenser beaucoup. En variant les enchaînements, on garde un cheval frais, spontané et à l’écoute. »
Pour varier mais aussi augmenter progressivement la difficulté des changements de pied, Françoise Hologne-Joux propose ces trois exercices dans l’ordre :
- changer de pied lorsqu’on change de direction, que ce soit en effectuant une diagonale ou un huit de chiffre. C’est l’exercice le plus simple car on demande à chaque fois au cheval de galoper sur le bon pied, et les chevaux ont tendance à naturellement changer de pied lorsqu’ils changent de main au galop.
- passer d’un galop à l’autre sans changer de main, par exemple le long du pare-botte. Dans un premier temps, il est plus facile de demander au cheval de partir au contre-galop, puis d’effectuer un changement de pied pour repasser sur le bon pied. On peut ensuite faire évoluer l’exercice en passant du galop à juste au galop à faux, toujours sans changer de main.
- demander le changement de pied à la fin d’une cession à la jambe. Le cavalier peut par exemple doubler au milieu de la piste, effectuer sa cession en restant sur le même pied puis changer lorsqu’il rejoint la piste. Cet exercice est un peu plus complexe, mais il permet de déjà donner au cheval le bon pli avant même le changement de pied au galop.
Il n’est bien sûr pas nécessaire d’effectuer tous ces exercices lors d’une même séance. On évitera de passer au suivant tant que le précédent n’est pas maitrisé, mais rien n’empêche de revenir à un exercice plus simple pour varier le travail.
Perfectionner ses aides et son mouvement
Peu importe l’exercice choisi pour demander le changement de pied, on cherchera toujours à obtenir un cheval calme mais actif, qui effectue le mouvement de manière fluide et en synchronisant ses antérieurs et postérieurs. On veillera aussi à la rectitude et l’équilibre du cheval, à l’amplitude du changement de pied et au maintien de la cadence avant, pendant et après le mouvement.
« Il est important de perfectionner les changements de pied isolés, surtout si on veut pouvoir les effectuer en série par la suite », souligne Françoise Hologne-Joux. « C’est un travail qui s’effectue à long terme, car il faut généralement du temps pour rassembler tous les ingrédients et obtenir par exemple davantage d’amplitude ou d’équilibre dans le changement de pied. »
Pour améliorer la qualité des changements de pied, on misera sur le travail de base et la reproduction du mouvement au travers de l’utilisation des divers exercices. Changer de pied n’est pas particulièrement usant pour les chevaux, mais il ne faut toutefois pas abuser des répétitions au risque de lasser ou d’énerver sa monture.
Par ailleurs, il est important pour le cavalier de soigner ses aides s’il veut réussir de beaux changements de pied et se faire comprendre de son cheval. « Il faut notamment éviter de vouloir changer de pied à tout prix en tirant sur la rêne intérieure et/ou en se tordant », recommande Françoise Hologne-Joux. « On utilisera tout simplement les aides d’un nouveau départ au galop dans le galop en avançant sa nouvelle jambe intérieure et en reculant sa nouvelle jambe extérieure lorsque le cheval est dans son temps de suspension. On évitera toutefois de pousser avec sa jambe, au risque de perturber la rectitude. »
Régler les problèmes liés aux changements de pied
Même en appliquant une bonne préparation et en employant les bonnes aides, il n’est pas exclu de rencontrer divers problèmes. Certains chevaux ont notamment plus de mal que d’autres à changer de pied, mais il ne faut jamais précipiter les choses ni s’énerver.
Voici quelques-uns des principaux problèmes et la façon de les régler :
- le cheval accélère dans le changement de pied : on le remettra aux ordres au plus vite en demandant par exemple une volte, une transition descendante voire un reculer après avoir changé de pied.
- votre monture effectue un changement de pied court, sans amplitude ou avec les pieds joints : cela signifie que son dos est figé, donc on essayera de le détendre, de le maintenir un peu plus bas dans l’encolure et de lui donner de l’amplitude et du mouvement dans le galop.
- le cheval ne change pas de pied ou tarde à le faire : il s’agit d’un problème de réactivité aux aides, que l’on solutionnera en retravaillant les départs au galop, les travers et autres mouvements de base.
- le cheval change de pied en deux temps, c’est-à-dire que les antérieurs et postérieurs sont désynchronisés : cette situation est également liée à une mauvaise réactivité, donc on veillera à retravailler les bases et à bien garder son cheval dans le mouvement en avant.
A bientôt sur Cheval-in.com pour d’autres conseils !