Les grands principes du pâturage tournant

Les raisons d’opter pour le pâturage tournant sont très nombreuses : optimisation d’un petit terrain, choix d’un stade de croissance moins riche pour les chevaux sujets à l’embonpoint ou encore limitation du surpâturage et du parasitisme. Avec un investissement matériel limité, vous pourrez valoriser un maximum votre prairie tout en améliorant son rendement. Et la santé de vos chevaux. Envie d’en savoir plus ? Voici nos conseils :

Traditionnellement, les chevaux sont placés dans de spacieuses prairies à la belle saison. Eventuellement avec une alternance entre grandes parcelles une fois que l’herbe manque. Mais avec ce type de gestion, les zones de refus sont rapidement présentes, beaucoup d’herbe est piétinée et le terrain se fatigue vite. Typiquement, si l’herbe est sur-stimulée, cette dernière va être « stressée », ce qui booste son développement et la rend plus riche. Elle aura de plus des difficultés à repousser, ce qui nécessitera éventuellement un réensemencement ou de l’engraissage.

Pâturage tournant
© Gaëlle Colinet/Cheval-in
Pourquoi parceller ?

Parceller votre prairie sera bénéfique pour de nombreuses raisons. La principale sera que vous pourrez choisir quel est le stade optimal de croissance de l’herbe qui convient aux besoins de vos chevaux. Ce stade est généralement le plus feuillu, évitant l’herbe rase qui serait très riche, mais également l’herbe trop haute qui serait gâchée car piétinée. Vous êtes maître de la rotation. Vous pouvez donc décider quand l’herbe est idéale à pâturer et quand elle nécessite une période de repos.

L’idéal est de mettre les chevaux sur la parcelle lorsque l’herbe atteint entre 7 et 10 cm. Il est recommandé de changer les chevaux de parcelle quand l’herbe descend à 5 cm. Plus elle sera rase, plus elle aura du mal à récupérer durant sa période de repos. Le pâturage tournant permet également de sélectionner certaines parcelles pour y faire du foin. Ce qui est compliqué lors d’un pâturage classique.

Pâturage tournant
© Gaëlle Colinet/Cheval-in
Comment parceller ?

Réfléchissez bien à votre plan de parcelles afin à la fois de les délimiter de manière équilibrée, mais aussi d’assurer une gestion quotidienne facile. En effet, il est essentiel que vos chevaux aient accès à de l’eau fraîche, à un abri et à des minéraux, quelle que soit la parcelle sur laquelle ils se trouvent. L’utilisation de couloirs présents dans les modes d’hébergement de type équi-pistes ou paddock paradise peut vous faciliter la tâche, mais demandera probablement un investissement matériel plus important. N’hésitez pas à utiliser une vue satellite de votre terrain afin de réaliser correctement votre plan de parcelles.

Il est recommandé de diviser votre terrain en minimum quatre parcelles suffisamment grandes pour les besoins alimentaires de vos chevaux. Avec ce nombre de parcelles, vous pourrez offrir un repos de minimum trois semaines entre chaque rotation. Notez qu’en général le temps de repos devrait être prolongé durant l’été car la croissance est plus lente. Lorsque vous mettez en place vos parcelles, privilégiez les formes carrée ou rectangulaire qui faciliteront le passage du tracteur en cas d’entretien. Les clôtures intérieures peuvent être temporaires pour permettre une plus grande flexibilité.

Pâturage tournant
© Gaëlle Colinet/Cheval-in

Avec les étés arides et le grand nombre de chevaux au pré, la solution du pâturage tournant est séduisante. Associée à une gestion de type paddock paradise ou équi-pistes, vous pourrez facilement optimiser votre terrain afin d’offrir à vos chevaux du fourrage frais une grande partie de l’année.

Gaëlle Colinet

Cavalière depuis plus de vingt ans, Gaëlle a pratiqué le dressage et l'obstacle en centre équestre jusqu'à se sentir capable d'expérimenter avec son propre cheval. Journaliste équestre depuis six ans, elle est heureuse de partager ses découvertes, en particulier dans les domaines du comportement, du bien-être, de l'alimentation et de la gestion quotidienne.