Un protocole strict pour la reprise des compétitions

Comme l’avait prévu la Fédération équestre internationale, la reprise des compétitions internationales aura bien lieu après le 12 avril. Elle s’effectuera cependant en suivant un protocole strict pour assurer la sécurité des chevaux par rapport à l’épidémie de rhinopneumonie qui avait entraîné cet arrêt des concours.

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© Christophe Bortels

Cela fait plusieurs semaines que la FEI et différents acteurs travaillent à l’élaboration des mesures qui seront mises en place dès la reprise des compétitions internationales. Une partie de ces règles seront en vigueur jusqu’au 30 mai 2021, alors que d’autres devraient s’appliquer à plus long terme.

Le protocole a été divisé en six moments et catégories clés :

  • La préparation du site avant l’évènement : jusqu’au 30 mai, il faudra entre autres installer différents points de désinfection, instaurer un plan de biosécurité en amont du concours, ventiler les écuries ou encore mettre en place un système de circulation à sens unique afin que les chevaux ne se croisent pas. Les mesures permanentes concernent notamment de meilleures pratiques de nettoyage et désinfection des écuries, ou encore la communication du plan des écuries et des placements de chaque cheval avant l’ arrivée sur le site. Une écurie d’isolation doit également être prévue à minimum 50 mètres de tout flux de circulation des chevaux sains.
  • La préparation pré-compétition : dans un premier temps, un test PCR négatif datant de moins de 96 heures sera obligatoire pour tous les chevaux qui voyagent en avion vers des évènements FEI ou qui participent à des compétitions où sont logés plus de 400 équidés. Les chevaux qui ne sont pas en conformité avec les différentes règles sanitaires imposées ne pourront pas accéder au site du concours et des sanctions pourront être appliquées en cas de non-respect des mesures.
  • Les examens à l’arrivée : ces examens auront lieu temporairement en dehors de la zone saine du concours ou dans l’écurie qui leur a été attribuée sur le site, et ce afin d’éviter les contacts. Y compris après le 30 mai, les vétérinaires FEI examineront si les chevaux présentent des signes de maladies infectieuses et s’ils sont vaccinés contre la grippe. Un protocole spécial est prévu pour les chevaux qui auraient de la fièvre (plus de 38,5 degrés). Les athlètes ou grooms devront aussi fournir temporairement une auto-certification de la bonne santé de leur chevaux, et y inclure un suivi de la surveillance de température durant les 10 jours précédant la compétition.
  • Durant l’évènement : la FEI impose de manière permanente la prise de température des chevaux 2 fois par jour et leur affichage à l’extérieur de l’écurie du concours. Pour les évènements qui se déroulent sur plusieurs semaines, des tests PCR hebdomadaires seront appliqués jusqu’au 30 mai et conditionneront la participation des équidés. Enfin, l’accès aux écuries sera restreint au personnel essentiel (y compris les propriétaires), et ce de façon permanente.
  • Le départ du concours : la puce électronique ou le passeport du cheval devra être scanné avec l’application FEI HorseApp avant que chaque cheval quitte le site. Cette mesure temporaire permettra une meilleure traçabilité en cas de nouveau foyer épidémique.
  • La juridiction : Jusqu’au 30 mai, la FEI aura le droit d’annuler tout évènement FEI en cas d’épidémie de EHV-1. Elle peut également imposer des exigences et restrictions aux athlètes et chevaux durant cette période.
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© Christophe Bortels

Le groupe de travail FEI dédié à l’épidémiologie vétérinaire a précisé que rien n’indique qu’il est dangereux de reprendre les concours, à condition toutefois qu’il n’y ait plus de foyer et que ces mesures soient respectées. Par ailleurs, le groupe continuera à surveiller quotidiennement l’évolution de l’épidémie de rhinopneumonie en Europe.

Alors que la FEI a communiqué ce protocole en amont de la reprise des concours, certains organisateurs comme ceux du MET d’Oliva ou Z-Tour qui devaient se tenir du 15 avril au 2 mai ont annoncé l’annulation de leurs épreuves. Les deux équipes disent comprendre le bien-fondé des mesures, mais déclarent qu’il est impossible pour elles de les implémenter à quelques jours seulement du début de leurs compétitions.

Par ailleurs, la FEI vient aussi de mettre en place un fonds de secours « EHV » (herpès virus équin) avec plusieurs athlètes, l’IJRC, le Jumping Owners Club ou encore la Fédération équestre européenne. L’objectif de ce fonds est de fournir une aide financière aux athlètes et propriétaires qui ont été exposés à d’importants frais vétérinaires à cause de l’épidémie de rhinopneumonie. Environ 250.000 euros ont déjà été alloués au fonds par plusieurs sponsors et donateurs.

Marie-Eve Rebts

Co-fondatrice de Cheval-in, Marie-Eve est cavalière depuis plus de vingt ans, et journaliste équestre depuis une dizaine d'années. Elle pratique le dressage mais adore le monde équestre dans sa globalité, et s'est même essayée avec joie à de nombreuses disciplines comme l'équitation américaine, le TREC ou le horse-ball !