Anne d’Ieteren, un dévouement récompensé

Sextuple championne de Belgique de dressage, Anne d’Ieteren a aussi dignement représenté les couleurs de son pays sur la scène internationale durant de longues années avec Juroto et Iguazu. Depuis la fin de sa carrière, c’est pour les athlètes moins valides que la Bruxelloise engage toute son énergie. Un investissement précieux et récompensé fin 2020.

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Anne d’Ieteren, ici à Caen lors des Jeux mondiaux de 2014, s’est vue décerner l’Ordre du Mérite du Comité Olympique et Interfédéral Belge. (© Christian Simonart / Cheval-in)

Première femme étrangère à suivre la formation d’instructeur de l’Ecole Nationale de Saumur, Anne d’Ieteren a réussi une belle carrière sportive comme le démontrent ses six titres de championne de Belgique de dressage remportés avec Juroto mais également ses treizième et quinzième places signés aux championnats d’Europe et du monde.

Les Jeux comme regrets

En 1985, la Bruxelloise a intégré les rangs du Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB) avec un objectif bien précis en tête, « faire en sorte que les déconvenues survenues durant ma carrière n’arrivent plus à un autre athlète ». C’est que la cavalière a été privée par deux fois d’une participation aux Jeux olympiques. En 1980, en raison du boycott des Jeux de Moscou, et en 1984 quand les cyclistes ont été préférés aux cavaliers de dressage au moment de rallier Los Angeles. « Un énorme regret », confesse Anne d’Ieteren qui, depuis, « s’est toujours battue dans l’intérêt des athlètes ».

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©Collection privée

Carte blanche pour le para-dressage

Les Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996 marquent un tournant dans son engagement. Elle y assiste en effet aux épreuves de para-dressage et de retour au pays, Jacky Buchmann (alors président de la Fédération Royale Belge des Sports Equestres) et Ingmar De Vos (alors directeur général de la FRBSE) lui donnent carte blanche pour lancer le mouvement en Belgique.

« Depuis, le para-dressage s’est bien installé chez nous, si bien que la Belgique occupe même aujourd’hui le cinquième rang mondial. Ce n’est pas rien pour un petit pays et ses petits moyens. Nous avons une chance de monter sur le podium aux Jeux cet été. Mais si ce n’est pas à Tokyo, alors ce sera à Paris en 2024 », assure-t-elle.

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©Collection privée

« Cette récompense, je la dédie à toutes les personnes exceptionnelles rencontrées au cours de ma carrière. »

Anne d’Ieteren

Sensibilisée par le sort des athlètes moins valides, Anne d’Ieteren a pris la présidence de la Ligue Handisport en 2009 et ensuite celle du Belgian Paralympic Committee. Reconnue et appréciée pour son engagement, la Bruxelloise a été récompensée fin 2020 de l’Ordre du Mérite du Comité Olympique et Interfédéral Belge. Une belle reconnaissance mais aussi une grande surprise pour la principale intéressée…

« Surtout quand on voit les grands noms qui figurent au palmarès (Ndlr : Eddy Merckx, Gaston Roelants, Robert Van de Walle, Ingrid Berghmans,…) », souligne-t-elle, avant d’ajouter : « Cette récompense, je la dédie à toutes les personnes exceptionnelles rencontrées au cours de ma carrière. C’est grâce à elles que je suis devenue qui je suis. Je ne peux que les en remercier. »

Christian Simonart

Co-fondateur de Cheval-in, Christian est depuis toujours passionné par le cheval et son univers. Cavalier amateur depuis sa plus tendre enfance, fan de découvertes chevalines en tout genre et grand partisan de l'utilisation (respectueuse) du cheval dans nos villes comme dans nos campagnes, il est journaliste équestre depuis près de vingt ans.